Destruction de chaudières, de vieilles voitures...
La Chine entre en guerre contre la pollution atmosphérique
Le gouvernement chinois a annoncé des mesures pour lutter contre la pollution atmosphérique. Elle serait responsable du décès prématuré de près de 500 000 personnes chaque année.
Exit les images que l’on connaissait de la République Populaire de la Chine dans les années 70. Plus de photos de milliers d’ouvriers se baladant à vélo dans les rues de Pékin. Depuis quelques années, c’est le masque anti-pollution qui a pris le pas dans les grandes métropoles chinoises. Avec l’industrialisation galopante qu’a connue la Chine depuis le début des années 80, le pays est devenu la deuxième puissance économique mondiale mais aussi le premier pollueur. Ceci peut s’expliquer par le fait que la Chine tire 70 % de son énergie du charbon, une source d’énergie extrêmement polluante. L’industrialisation frénétique a aussi influencé la présence de particules fines dans l’air. Elles ont atteint des taux de concentration dans l’air trente fois supérieur au seuil recommandé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Un plan pour réduire la pollution
Le nouveau Premier Ministre chinois, Li Keqlang, a proposé une série d’annonces pour tenter d’endiguer ce phénomène de pollution atmosphérique. « C’est un avertissement de la nature face à un modèle de développement aveugle et inefficace, a-t-il déclaré. Nous devons résolument déclarer la guerre à la pollution. »
Pour ce faire, le Premier ministre chinois cherche à réduire l’utilisation massive du charbon. « 50 000 chaudières à charbons seront supprimées cette année » et « six millions de véhicules anciens (…) seront mis à la casse » a-t-il précisé. Des mesures qui cherchent à réduire l’impact d’éléments très polluants.
Des innovations qui vont dans ce sens
Au lendemain des annonces du Premier ministre, des scientifiques ont présenté une nouvelle technique qui pourrait régler en partie le problème des nuages de particules présents dans les métropoles chinoises.
Le ministère de l’aviation a eu l’idée originale d’utiliser des drones pour disperser le brouillard de pollution. Chargés de 700 kilos d’agents chimiques, ces avions pilotés à distance gèleraient les nuages de particules ce qui les feraient tomber au sol. Les premiers tests réalisés au dessus de Pékin auraient été concluants. Reste à savoir comment les autorités « ramasseront » les particules tombées sur le sol.
Les internautes chinois ont, eux, demandés que des mesures plus concrètes et plus solides soient prises pour éviter que des milliers de citoyens ne meurent chaque année à cause de cette pollution.
350 000 à 500 000 décès par an à cause de la pollution
Ces annonces tombent à pic seulement quelques mois après la révélation de chiffres sur le nombre de décès liés à la pollution. En décembre 2013, l’ancien ministre de la Santé chinois, Chan Zhu, a signé un papier, dans le journal scientifique The Lancet, mettant en garde les autorités chinoises sur l’impact catastrophique de la pollution sur la population chinoise. « Des études, réalisées par la Banque Mondiale, l’OMS et l’Académie Chinoise en charge de la planification environnementale, ont conclu qu’entre 350 000 et 500 000 personnes meurent prématurément chaque année en Chine à cause de la pollution. »
Des chiffres conséquents qui ont fait passer la pollution en quatrième position des menaces pour la santé des Chinois derrière les maladies cardiaques, les risques sanitaires et la cigarette. Le cancer du poumon est lui devenu le cancer le plus diagnostiqué à cause de la pollution atmosphérique. Les chiffres montrent qu’entre 2002 et 2011, le nombre de cancer du poumon a doublé rien qu’à Pékin.