Pneumologie

Hypoxémie en vol, ce n'est pas qu'une question de pression de cabine.

Une équipe britannique a réalisé un travail de recherche considérable sur l’impact de l’hypoxémie chez les voyageurs aériens, issus de la population générale. Ils ont  ainsi défini les risques chez les sujets sains et les sujets dits « à risque » comme les sujets obèses ou atteints de maladies cardio-respiratoires chroniques et ont permis la formation d’équipe de professionnels spécialisés pour conseiller ces voyageurs.

  • 19 Sep 2024
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    Un éditorial, paru en août 2024  dans Thorax, a fait le point sur les effets de la pressurisation lors d’un voyage en avion et sur l’hypoxémie associée. Les auteurs de cet éditorial ont félicité les travaux de Trammer et coll. qui  ont mis en avant l’utilité de fourni des conseils cliniques actualisés  aux voyageurs, notamment les voyageurs réguliers de longs courriers, alors que ces questions ne sont presque pas abordées dans le  cursus des études médicales, malgré le nombre croissant de voyageurs aériens. Trammer et coll. ont étudié des paramètres tels que le stress, la prise d’alcool, le grand âge, l’obésité, la présence de maladies cardio-respiratoires chroniques, le syndrome d’apnée du sommeil ou d’hypoventilation, ou encore les effets du décalage horaire.

     

    Un manque dans la formation initiale des médecins

     

    La prise en charge médicale des patients voyageant régulièrement en avion, notamment sur les grandes lignes, n’est pas enseignée dans le parcours des études médicales. Pourtant, le nombre de personnes utilisant ce moyen de transport est régulièrement croissant, avec 4,5 milliards de passagers en 2019 et un retour presque équivalent en 2023, après l’épidémie de COVID-19. Les voyages en avion ne sont pas sans danger pour la santé compte-tenu de l’hypoxémie due à la pressurisation des cabines, tant pour les sujet sains que pour les sujets atteints de pathologies cardio-respiratoires chroniques ou d’obésité. Partant de ce postulat, une équipe britannique  a mis en place un système fournissant des informations aux voyageurs et aux professionnels de santé, et ils ont contribué à l’élaboration de la spécialité de médecine aéronautique et spatiale.

     

    Il faut prendre en compte les facteurs aggravants

     

    Plusieurs versions consécutives des travaux de Trammer et coll. ont été réalisées. La dernière version met en évidence les interactions entre l’environnement hypobare, le sommeil et la consommation d’alcool, notamment pour les sujets sains. Cela constitue un risque évitable. Ils ont également évalué les risques de l’environnement hypobare chez les sujets obèses, et /ou atteints de maladies cardio-respiratoires chroniques ou de syndrome d’apnée-hypopnée et insisté sur la nécessité que ces patients soient informés des risques et reçoivent des conseils de prévention avant d décider de longs trajets en avion.  Les auteurs ont également évoqué l’impact du jet-lag qui est un facteur aggravant des symptômes liées à l’hypoxémie-hypobarie. Les auteurs invitent donc l’industrie de l’aviation civile à envisager la navigation des avions à une altitude de 6000 pieds plutôt qu’à 8000 pieds, ce qui engendrerait moins de fatigue chez les passagers et l’équipage.

     

    En conclusion, les voyages aériens de longue durée et répétés ont un impact significatif sur la santé. Les sujets à risque , ayant des maladies cardio-respiratoires chroniques ou obèses sont invités à consulter pour organiser au mieux leurs voyages. La consommation d’alcool et le jet-lag sont également des facteurs à prendre en compte, pour évaluer l’aptitude à voyage en avion.

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