Journées européennes
Insuffisance cardiaque : surmonter le handicap avec le sport à haut niveau
Fabrice a été greffé du cœur à 27 ans. Atteint d’une malformation cardiaque congénitale, il est aussi sportif de haut niveau. Il souhaite ériger ce parcours de vie en exemple.
Fabrice est né avec une malformation cardiaque. Avec les années, les symptômes de son insuffisance ont progressé et le handicap est devenu plus envahissant. Jusqu’à l’année de ses 27 ans, date à laquelle le couperet est tombé : la greffe de cœur était nécessaire. Mais la maladie n’a pas ralenti ce sportif, qui pratique le badminton à un haut niveau.
A l’occasion des Journées européennes de l’insuffisance cardiaque, qui se tiennent le 12 mai, Pourquoidocteur revient sur le parcours d’exception de cet homme, en partenariat avec le groupe « Insuffisance cardiaque et cardiomyopathies » de la Société Française de Cardiologie.
« Retrouver ma vie où je l’avais laissée »
La malformation cardiaque n’a pas suffi à arrêter Fabrice. Avant sa greffe, les symptômes sont devenus handicapants. « La malformation a commencé à faire des siennes, se souvient-il. Ça se présentait sous la forme de crises de palpitations qui duraient plusieurs heures. » Le signe d’un cœur qui fatigue.
Après l’opération, le sportif a vite remis le pied à l’étrier et la main sur la raquette. Son objectif, confie-t-il : « Retrouver ma vie où je l’avais laissée. » Sa vie, c’est bien sûr son travail, qu’il reprend rapidements. Mais aussi le badminton.
Fabrice a même créé une association et une exposition qui retrace l’aventure des jeux mondiaux des transplantés d’Argentine. Car il tient à lutter contre les idées reçues. « Les gens ont l’image d’une personne affaiblie. C’est faux », martèle-t-il.
Comme Fabrice avant sa greffe, un million de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque. Cette maladie se caractérise par la perte de force musculaire du cœur. Il ne pompe plus suffisamment de sang pour permettre aux organes de recevoir l’oxygène et les éléments nutritifs. Il peut s’adapter en accélérant les battements puis en augmentant son volume. Mais cela aggrave la maladie du cœur. A terme, la greffe est la seule solution. Ce recours reste rare en raison d’une pénurie chronique de greffons. Deux receveurs sont inscrits sur la liste d’attente pour un organe utilisable dans l’année, selon l’Agence de la biomédecine. Malgré tout, en 2015, 423 personnes ont bénéficié d’une transplantation, ce qui en fait l’organe le plus transplanté après le rein et le foie.
Reportage de Mickaël SpitzbergL’organe le plus transplanté