Inflammation, dépression, insomnie
Fumer dérègle notre horloge biologique
La clé d’un bon sommeil pourrait bien résider dans une bonne hygiène de vie. Une étude suggère que la cigarette perturbe l’horloge biologique, donc la qualité du sommeil.
Votre bonne résolution pour 2014 est d’arrêter de fumer ? Voici une étude qui vous y encourage : pour mieux dormir, interrompre sa consommation de tabac est efficace. Ce sont les conclusions de chercheurs de l’université de Rochester (Etat de New-York, Etats-Unis) dans le prestigieux FASEB Journal.
Anxiété, dépression, insomnie…
« Si vous ne vous tenez qu’à une résolution du Nouvel An cette année, choisissez d’arrêter de fumer. Seul le Père Noël a une liste plus longue que celles des maladies causées ou empirées par le tabagisme. Si vous voulez avoir une bonne nuit de sommeil, et bien ce n’est qu’une raison de plus de ne jamais fumer, » écrit Gerald Weissmann, rédacteur en chef du FASEB Journal. Si ce n'est pas l'objectif initial de cette étude, c'est certainement la conclusion que l'on peut en tirer. Elle explique en effet que la cigarette, ou plutôt sa fumée, perturbe l’horloge circadienne, qui définit les rythmes jour-nuit sur lequel fonctionne l'organisme. En consommant du tabac, on altère donc la façon dont son corps fonctionne.
On le savait déjà, les poumons souffrent d’inflammation à cause du tabagisme. Mais c’est aussi le cas du cerveau, dont les niveaux d’activité locomotrice chutent à cause de la fumée de tabac. Parmi les conséquences de ces perturbations, troubles du sommeil et de l’humeur, dépression, anxiété mais aussi dysfonctionnements cognitifs.
Une protéine altérée
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont étudié des souris. Un groupe était « non-fumeur », placé dans des cages à air pur, un autre « fumeur ». Au quotidien, les souris « fumeuses » étaient bien moins actives après avoir inhalé de la fumée de cigarette. Comment l’expliquer ? Fumer sur le court comme sur le long terme réduit l’expression de la molécule SIRTUIN1, une protéine anti-âge. Cela altère le niveau de la protéine qui régule l’horloge biologique (BMAL1) dans les poumons et les tissus cérébraux. C’est le cas chez la souris, mais les chercheurs l’ont aussi observé chez des patients humains fumeurs et/ou souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
L’étude suggère que la protéine en charge de l’horloge circadienne est elle-même régulée par la protéine SIRTUIN1. Endommager la première affecte donc forcément la seconde. L’horloge biologique étant notamment responsable du cycle du sommeil, arrêter de fumer ne peut qu’être bénéfique, conclut l’équipe. Leur hypothèse a été confirmée par leurs expériences : parmi les souris fumeuses, celles qui surproduisaient la protéine anti-âge ou qui étaient traitées avec, souffraient moins du déclin de l’activité cérébrale. Mais aucun traitement ne permet actuellement d’augmenter artificiellement l’expression de cette protéine. D’ici là, il faudra faire un choix : bien dormir ou fumer.