Stéatose hépatique non-alcoolique
Obésité : la perte de poids réduit les lésions du foie
Changer de comportement alimentaire ou sportif, ou opter pour la chirurgie bariatrique sont des solutions qui réduisent la présence de stéatose hépatique non alcoolique chez les personnes obèses.
La stéatose hépatique non alcoolique (NASH) touche 2 personnes obèses sur 10. L’excès de poids abîme fortement le foie, mais ces lésions ne sont pas irréversibles. Comme le montrent deux études parues dans le journal Gastroenterology, une perte de poids significative permet d’améliorer les symptômes, voire de faire disparaître la maladie. La méthode adoptée – modification du comportement sportif et alimentaire ou chirurgie bariatrique – importe peu.
« Le surpoids et l’obésité sont sans aucun doute des facteurs dominants de la prévalence de la maladie du foie gras dans la population, résume le Dr Giulio Marchesini (Centre de recherche et d’étude de l’obésité morbide, Université de Bologne, Italie) dans un éditorial. Des preuves montrent aussi que l’obésité peut accroître la progression de la maladie vers une stéato-hépatite non alcoolique, une fibrose, une cirrhose et, pour finir, un carcinome hépatocellulaire. » Les études démontrant la nature réversible de ce phénomène sont rares.
Une intervention modérée
Deux études viennent faire le point sur l’intérêt d’amorcer une perte de poids tant que la stéatose est modérée. La première, menée à Cuba, a soumis 293 patients avec NASH confirmée à un programme d’intervention sur le mode de vie de 52 semaines. Les participants ont dû modifier leur alimentation (moins de calories, de protéines et de lipides, plus de glucides) et leur activité physique.
Seuls 30 % des volontaires sont parvenus à une perte de poids significative (7 à 10 % du poids d’origine). Mais les bienfaits s’observent dans ce groupe : un quart des patients ont vu leur NASH disparaître et 47 % ont connu une amélioration des symptômes. Les chercheurs rapportent aussi un impact sur les ballonnements et les fibroses. Et ce, alors même que les stratégies d’intervention n’étaient pas aussi intenses que prévu.
La chirurgie bariatrique plus efficace
Mais la modification du comportement ne suffit pas toujours. « L’efficacité limitée de la thérapie basée sur le style est liée au fait que le seuil minimal requis, à 10 % de perte de poids, est rarement atteint et les effets des molécules existantes ne sont pas assez puissants pour guérir la maladie », expliquent les auteurs de la seconde étude, menée par l’université de Lille 2 (Nord). La chirurgie bariatrique, en revanche, fournit des résultats incontestables.
109 patients de la cohorte bariatrique de Lille ont été sélectionnés pour cette étude. Obèses morbides (IMC>35) avant la chirurgie, tous souffraient de stéatose hépatique non alcoolique (NASH). Dans 85,4 % des cas, la maladie a disparu à un an de suivi. Cette part est encore plus marquée chez les patients présentant des symptômes modérés (94 %) que chez ceux dont les symptômes étaient sévères (70 %).
Compléter par les médicaments
Outre la disparition de la NASH, la chirurgie bariatrique permet de réduire les inflammations et les ballonnements. Les chercheurs notent que les cas les plus résistants (14,6 %) sont ceux qui ont perdu le moins de poids et qui manifestent une résistance à l’insuline.
« Les causes sous-jacentes de la NASH ne sont pas claires, mais nous observons souvent cette maladie chez des patients d’âge moyen et en surpoids ou obèses, conclut le Dr Giulio Marchesini. Ces deux grandes études prospectives de cohorte renforcent les preuves que, peu importe la façon dont on perd du poids, cette perte améliore la santé hépatique. La chirurgie bariatrique et la modification du mode de vie sont deux options viables pour les patients en obésité morbide. » Mais selon lui, les approches médicamenteuses – encore au stade d’essais cliniques – devraient compléter ces interventions.