Développement

Prématurité : des effets qui perdurent jusqu’à l’âge adulte

La naissance prématurée et ses effets sur la santé des bébés sont liées à un revenu, des inscriptions à l'université et un niveau d'éducation plus faibles à l’âge adulte, selon une nouvelle étude.

  • Par Sophie Raffin
  • Pixelistanbul/istock
  • 09 Nov 2024
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    Environ une naissance sur 10 survient avant les 37 semaines de gestation. Par ailleurs, la prématurité représente 1 décès sur 5 chez les enfants. Si les conséquences et les complications d’une arrivée au monde trop tôt sont bien connues à court terme, l’effet de la prématurité à l’âge adulte est moins bien appréhendé.

    Des chercheurs canadiens ont ainsi suivi des enfants prématurés sur plus de deux décennies pour avoir un tableau complet de l’impact. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Plos One, le 6 novembre 2024.

    Prématurité : elle a un impact encore après l'enfance

    Pour cette étude, l’équipe a relevé toutes les naissances vivantes survenues au Canada entre 1990 et 1996. Cela représente plus de 2,4 millions d’enfants. Ils les ont suivis jusqu’en 2018. L’étude de leur dossier a montré que les personnes nées prématurément étaient 17 % moins susceptibles de s'inscrire à l'université et 16 % moins susceptibles d'obtenir un diplôme universitaire. La prématurité ainsi que ses effets cognitifs, développementaux et physiques étaient aussi liés à des revenus plus faibles (- 6 % par rapport aux autres) ainsi qu'un risque accru de ne pas avoir d’emploi (+ 2,13 %) à l'âge adulte (28 ans lors de la fin de l'étude).

    Pour les personnes nées à 6 mois de grossesse (24 à 27 semaines), ces associations étaient encore plus fortes. Les taux d'inscription et d'obtention du diplôme universitaire diminuaient de 45 %. Le revenu annuel était inférieur de 5.463 dollars canadiens, soit 17 % de moins que les autres.

    Prématurité : suivre au-delà du service de néonatalité

    Pour les chercheurs, leurs travaux montrent qu’il est essentiel de continuer à suivre et à aider les prématurés bien après leur sortie du service de néonatalité.

    "Bien que les soins cliniques pendant la période néonatale soient essentiels, nos résultats suggèrent que le développement de soutiens à long terme (y compris des ressources psychologiques, éducatives et professionnelles) qui vont au-delà des soins cliniques peut aider à atténuer les effets à plus long terme de la naissance prématurée", analyse l’auteur de l’étude Petros Pechlivanoglou dans un communiqué.

    "Les décideurs politiques et la société dans son ensemble doivent reconnaître que l'impact socio-économique de la naissance prématurée peut s'étendre jusqu'au début de l'âge adulte et que les considérations de soutien continu pourraient être essentielles pour garantir que cette population ait des chances égales de s'épanouir", concluent-ils.

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