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Accouchement : comment reconnaître un trouble de la cicatrice de césarienne ?

Une étude définit pour la première fois le trouble de la cicatrice de césarienne, une boursouflure située dans la cavité utérine et accompagnée d’autres symptômes, qui touche environ 25 % des femmes qui ont accouché par césarienne.

  • Par Diane Cacciarella
  • gorodenkoff/iStock
  • 01 Avr 2023
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    En France, il y a environ 150.000 accouchement réalisés par césarienne chaque année et, dans 60 % des cas, les femmes ont une niche de césarienne, un phénomène aussi appelé isthmocèle. Il s’agit d’une boursouflure qui forme une sorte de poche au niveau de la cavité utérine, c’est-à-dire la partie centrale de l’utérus. Cette manifestation physique s’accompagne généralement d’autres symptômes comme des troubles menstruels, des douleurs ou une infertilité.

    Niche de césarienne : une boursouflure au niveau de la cicatrice utérine

    Si les niches de césarienne sont connues depuis longtemps par les médecins, il n’y avait encore jamais eu de définition claire de ce phénomène. Ainsi, 31 chercheurs internationaux ont travaillé pour établir la première définition du trouble de la cicatrice de césarienne. Leur travaux viennent d’être publiés dans la revue JAMA Open Network

    Il s’agit donc d’une boursouflure située au niveau de la cicatrice utérine, qui forme une sorte de poche. Pour les scientifiques, le creux doit être d’au moins deux millimètres et doit s’accompagner d’au moins un symptôme dit "primaire" - douleur pendant les règles, saignements post-menstruels, infertilité inexpliquée avec fluides intra-utérins - ou bien deux symptômes dits "secondaires" : douleurs pendant les rapports sexuels, pertes vaginales anormales, douleur pelvienne chronique ou perte de sang odorante anormale. 

    D’après les chercheurs, le diagnostic du trouble de la cicatrice de césarienne peut être établi si la patiente réunit ces conditions pendant au moins trois mois après la césarienne. "Actuellement la détection et la prise en charge des niches de césarienne est chaotique en France, explique le Pr François Goffinet, gynécologue obstétricien et Chef de service de la Maternité Port-Royal (Paris, AP-HP). Certains médecins connaissent et détectent mal ce problème, et ceux qui connaissent le gèrent chacun à leur façon.” L’idée, avec cette étude, était donc de permettre aux médecins de mieux diagnostiquer le trouble de la cicatrice de césarienne en le définissant de la même façon pour tous les praticiens.

    Mieux prendre en charge le trouble de la cicatrice de césarienne

    Jusqu’à présent, les niches de césarienne étaient détectées lors d’une échographie. "La décision d'examiner et de traiter le trouble de la cicatrice de césarienne est influencée par la gravité des symptômes, l'impact sur la qualité de vie, la taille de la niche et les attentes individuelles du patient", indiquent les experts. 

    La prise en charge des niches de césarienne est une intervention chirurgicale. Néanmoins, la méthode utilisée reste à l’appréciation du médecin : électrocoagulation - un courant électrique détruit les tissus - ou enlever les tissus touchés puis recoudre. "Nous avons chaque jour des patientes paniquées qu'on leur ait trouvé une niche de césarienne, par défaut d'information, conclut François Goffinet. Mais lorsque la niche est bien à l'origine des symptômes, l'intervention est généralement efficace.” 

    Une fois que la définition proposée par cette nouvelle étude sera validée par l’ensemble du corps médical, l’idéal serait d’établir une procédure de prise en charge standard validée que pourraient suivre tous les praticiens… Et ainsi rassurer les 25 % de femmes touchées par une niche de césarienne.

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