Enfants de cadres, d'ouvriers…

Obésité infantile : le poids des inégalités sociales

En matière d’inégalités de santé, l’obésité est sans doute l’un des marqueurs sociaux les plus forts. C'est ce que révèle une fois de plus le dernier rapport de la DREES sur l’état de santé des Français.

  • Par la rédaction
  • West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA
  • 13 Fév 2015
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    Tous les enfants sont-ils égaux face à l'obésité ? A cette question, le dernier rapport de la DREES (1) sur l’état de santé de la population en France répond par la négative. Ces statisticiens affichent en effet le credo suivant : « Dis-moi où tu habites, combien gagnent tes parents, et je te dirai combien tu pèses. »

    Plus d'obèses chez les enfants d'ouvriers
    L'enquête nationale de santé réalisée en milieu scolaire met en effet en évidence de fortes inégalités sociales. Ces résultats révèlent la prévalence de l'obésité toujours plus élevée parmi les enfants dont le père est « ouvrier » que parmi ceux dont le père est « cadre ».
    La proportion d'enfants obèses s'élève ainsi respectivement à 4,5 % (pour les ouvriers) contre 1,2 % (pour les cadres) en grande section de maternelle, à 5,8 % contre 0,8 % en CM2 et 5,5 % contre 1,6 % en classe de 3ème.

    Des disparités territoriales
    Par ailleurs, de fortes disparités territoriales sont également rapportées. Surpoids et obésité touchent ainsi plus fréquemment les zones d'études et d‟aménagement du territoire (ZEAT) du Nord et de l'Est, ainsi que les Dom. La ZEAT Méditerranée présente également des prévalences élevées, en particulier parmi les adolescents des classes de 3ème. La ZEAT Ouest apparait plus épargnée.
    D'autres résultats d'une précédente étude avaient démontré que les grosses têtes font des petits poids. Ainsi, les agglomérations les plus diplômées, comme Boulogne-Billancourt (54 %), sont aussi les plus minces. Paris (54 %) réalise également un bon score sur la balance. En revanche, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui compte un peu moins de 20 % de diplômés du supérieur, affiche un taux significatif de personnes en surpoids et obèses, souligne le quotidien.

    Plus d'obésité et du surpoids chez les fillettes
    Résultat, 8,7 % des élèves scolarisés en grande section de maternelle (5-6 ans) en 2012-2013 étaient en surpoids et 3,5 % étaient obèses. A cet âge, la prévalence du surpoids et de l‟obésité est plus élevée pour les filles (respectivement 9,7 % et 3,8 %) que pour les garçons (7,3 % et 3,1 %).
    Les enquêtes réalisées en 2007-2008 auprès des classes de CM2 et des adolescents des classes de 3ème (2008-2009) rapportent que, respectivement, 14,8 % et 13,7 % étaient en surpoids et que l'obésité concernait 4,0 % et 3,9 % des élèves. Les différences par sexe ne sont pas significatives à ces âges.

    (1) Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques

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