Repas et santé

Petit déjeuner à l’école : bonne ou mauvaise chose ?

Certaines écoles distribuent un petit-déjeuner à leurs élèves avant de commencer la journée de cours. L’Anses s’est penchée sur l’impact de cette mesure sur la santé des enfants.

  • Par Sophie Raffin
  • KatarzynaBialasiewicz/istock
  • 31 Mai 2024
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    De nombreux enfants ne mangent pas ou peu le matin. Souhaitant éviter que leurs élèves travaillent le “ventre vide”, plusieurs écoles primaires distribuent un petit-déjeuner avant le début des cours. Saisie par la Direction générale de la santé, l’Anses a mené des travaux pour évaluer les effets de cette mesure sur la santé des jeunes.

    La distribution d’un petit-dej’ à l'école pourrait favoriser l’obésité

    L’Anses rappelle que la première partie de ses travaux dédiés à la nutrition des Français menés en 2021, elle avait mis en évidence que seuls 6 % des enfants ne prennent pas de petit-déjeuner en semaine. Et, mettre en place la distribution d'un repas à leur arrivée à l'école pour les inciter à manger ne semble une bonne idée, d'après le deuxième volet de l’étude, publié le 29 mai 2024.

    Selon l'analyse des données recueillies par les chercheurs, la prise d’un petit-déjeuner supplémentaire augmente les apports énergétiques, et pourrait ainsi "aggraver le risque de surpoids et d’obésité ou déséquilibrer le régime alimentaire, à fortiori si les aliments sont riches en sucre". L'organisation remarque également qu’aucune preuve scientifique ne permet d’affirmer que l'absence de repas le matin altère les performances cognitives des enfants ou augmente leurs risques de problème de poids.

    Autre précision du rapport : chez l’enfant de moins de 10 ans, les calories sont absorbées à hauteur de 20,4 % de l’apport énergétique total (AET) au petit-déjeuner, 28,0 % au déjeuner, 16,9 % au goûter, 26,6 % au dîner, 1 % en apéritif et enfin 7,1 % lors d’autres occasions.

    Nutrition : pourquoi certains enfants ne petit-déjeunent pas ?

    Les scientifiques de l’Anses ne se sont pas penchés uniquement sur l’impact de la distribution de petits-déjeuners dans les écoles, ils se sont aussi demandés pourquoi les enfants ne mangeaient pas chez eux avant de quitter leur maison. L’équipe avance que leur manque d’appétit, le matin, pourrait être dû à "un dîner trop copieux ou trop tardif, ou à une durée de sommeil trop courte".

    Face à ses résultats, l’Agence estime dans son communiqué que "l’absence de petit-déjeuner ne doit pas conduire à une compensation systématique. Elle doit avant tout alerter sur l’hygiène ou les conditions de vie générale de l’enfant, qui peut être à l’origine de problèmes de santé et notamment d’obésité".

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