Cerveau
La musique, une drogue douce ?
L'envie de musique augmente toujours plus après l'écoute de chansons et est liée aux "vers d'oreille" et à la personnalité.
Plusieurs recherches suggèrent que l’écoute de musique provoque des frissons lors des moments intenses. En outre, des réponses physiologiques et neuronales se produisent même avant les frissons. Ces dernières peuvent être interprétées comme une envie de moments particulièrement intenses. Pour rappel, l'envie est un désir ou une envie puissante et intense d'une substance ou d'une expérience spécifique, souvent associée à une dépendance. Elle se caractérise par une réponse émotionnelle et physiologique écrasante qui pousse une personne à rechercher l’objet désiré, malgré les conséquences négatives potentielles.
"Vers d’oreille" : quand une mélodie nous obsède
Dans une récente étude, des chercheurs du Berlin Institute of Biomusicology and Empirical Research (Allemagne) ont voulu analyser le besoin de musique et ses corrélats psychologiques. Pour les besoins des travaux, publiés dans la revue Psychology of Music, ils ont recruté 81 adultes âgés de 21 à 60 ans, dont 31 femmes. À l’aide d’un questionnaire que les participants ont rempli avant et après l’écoute d’une chanson de leur choix, l’équipe a mesuré les réactions subjectives de manque et les expériences de "vers d'oreille". Les "vers d’oreille" sont des fragments de mélodie accrocheurs qui semblent tourner en boucle dans l’esprit. "On pense que ces extraits sont déclenchés par des émotions, des souvenirs ou même une exposition aléatoire. Ils peuvent persister pendant des heures ou des jours et constituent une expérience courante chez les gens", ont indiqué les scientifiques. Ensuite, ils ont évalué les traits de personnalité des volontaires.
La musique nous donne envie d’en écouter toujours plus
Selon les résultats, le besoin de musique augmentait considérablement après avoir écouté une chanson. La même chose a été observée pour l’intensité des vers d’oreille. Les auteurs ont constaté que les personnes ouvertes d’esprit, "psychotiques" et extraverties ont ressenti des intensités de ver d’oreille plus élevées au début, mais pas après l’écoute de la chanson. "Les travaux soulignent que les réactions de manque se produisent non seulement lorsque les volontaires écoutent un morceau, mais augmentent également après avoir écouté de la musique. Cela est conforme aux résultats de la recherche sur la toxicomanie. Ce lien entre le besoin de musique et d’autres états et traits psychologiques ouvre des perspectives pour de futures recherches", ont conclu les scientifiques.