Mois de la santé masculine
Hypertrophie bénigne de prostate : ce qu’il faut savoir sur ce trouble urinaire
Survenant avec l'âge, l’hypertrophie bénigne de prostate est très fréquente chez les hommes de plus de 50 ans : le point sur les symptômes et solutions contre ce trouble urinaire qui impacte fortement leur quotidien.
Lorsque les hommes vieillissent, leur prostate aussi. Cet organe sexuel, qui fabrique et émet le sperme, est alors de plus en plus susceptibles d'avoir des problèmes. L’une des affections les plus fréquentes des cinquantenaires est l’hypertrophie bénigne.
Hypertrophie bénigne de prostate : 5 symptômes urinaires à repérer
“Le mot le plus important à retenir dans cette pathologie est “bénigne”. Survenant avec l’âge, l’hypertrophie est due à l’apparition d’un adénome (tumeur bénigne) au sein de la prostate, le plus souvent au niveau de la partie située au contact de l'urètre, appelée zone de transition”, a expliqué l’urologue Dr Souhil Lebdaï à l’occasion du lancement du 1er mois de la santé masculine organisé par l’Association Française d’Urologie.La pathologie n’est pas grave, mais elle peut affecter fortement la qualité de vie. En effet, plus l’hypertrophie augmente, plus elle gène le passage de l’urine. Ce qui provoque :
- une sensation de mal vider sa vessie ;
- des envies urgentes et fréquentes d’uriner le jour comme la nuit ;
- une baisse du force du jet ;
- un jet haché ;
- des gouttes retardataires.
Ils sont également une source d’angoisse importante. "Les patients confondent souvent l'hypertrophie de la prostate et cancer. Mais ce n’est pas un cancer, et surtout, ce n’est pas une pathologie pré-cancéreuse. Il faut les rassurer sur ce point : ce n’est pas parce qu’on a des troubles mictionnels que l’on a un cancer", a assuré l'urologue.
Hypertrophie bénigne de prostate : “les moyens de soulager les patients sont nombreux”
Il ne faut pas hésiter à consulter en cas de troubles, car l’urologue a de nombreux moyens à sa disposition pour soulager les patients. "Parfois, les patients ne font pas tout à fait comme il faut et on peut corriger des choses dans leur hygiène de vie pour pouvoir améliorer de façon significative leur confort”, assure l’expert.
Il leur est conseillé de :
- Mieux répartir les boissons dans la journée : "il faut bien s’hydrater en buvant 2 litres par jour, mais bien répartis dans la journée, et de préférence avant 18 heures pour éviter de passer une mauvaise nuit", précise l'expert.
- Eviter le café, le thé et l’alcool : "la caféine et la théine sont des excitants pour la vessie, et une vessie excitée n’a qu’une envie, c’est de se vider. L’envie d'uriner va alors survenir pour des volumes moins importants”.
- Traiter la constipation.
- Réévaluer les traitements pris : “l’hypertrophie bénigne de prostate est une pathologie d’un homme vieillissant. Environ 30 % des hommes de plus de 65 ans se plaignent de cette condition. Or, c’est un âge où ils peuvent avoir des traitements, ou certains médicaments peuvent perturber la capacité de la vessie à se vider. Le médecin fait un point pour voir si certains peuvent être remplacer”.
Si ces conseils hygiéno-diététiques ne suffisent pas à diminuer les symptômes, des médicaments permettant de détendre la prostate ou encore de diminuer l’inflammation et sa taille peuvent être prescrits (alpha-bloquant, inhibiteurs de la 5 alpha réductase, extraits de plante…). S'ils ne font pas effet non plus, des interventions chirurgicales peuvent être proposées. Le principe de ces opérations est de désobstruer la prostate pour que les urines puissent passer plus facilement. “Aujourd'hui, nous disposons de nombreuses techniques peu invasives permettant de soulager les malades tout en limitant les risques de complications ou de séquelles. On privilégie par exemple l’endoscopie, moins invasive. Un des enjeux de ces traitements est d’améliorer le confort des patients sans pour autant altérer leur sexualité”, a prévenu l’urologue.
Pour lui, les hommes ne doivent pas repousser la prise de rendez-vous, s'ils ont des symptômes. “Ce qu'il faut retenir c'est que l’hypertrophie bénigne de la prostate ne met pas la vie du patient en péril, mais elle peut avoir un impact important sur la qualité de la vie. Il ne faut donc pas la négliger. Les patients ne doivent pas hésiter de parler de leurs difficultés urinaires à leur médecin traitant ou un urologue.”