Octobre rose
Cancer du sein : comment l'ostéopathie aide-t-elle les femmes malades ?
Dans le cadre d'un cancer du sein l'ostéopathie peut s'avérer très utile. On en parle avec Axel Benet, ostéopathe et directeur général chez Osmose Paris.
- Pourquoi Docteur : En quoi un ostéopathe est-il utile dans le cadre d’un cancer du sein ?
- Axel Benet : Lorsque le chirurgien vient effectuer sa mastectomie, se crée alors une fibrose autour de la cicatrice. Le corps, lui, s’adapte toujours et va donc être attiré autour de cette fibrose, surtout pour le cas du sein qui a une place stratégique puisqu'il est situé entre la partie inférieure et supérieure du thorax. Cette fibrose va surement impacter d’autres membres, par exemple une épaule, les côtes, la grille costale qui va s’entourer autour, ce qui va créer d’autres symptômes. Et finalement la plupart des patientes ne viennent pas pour la cicatrice en elle-même mais pour les autres symptômes type : douleurs aux cervicales, douleurs à l’estomac ou aux côtes… alors que l’origine est en effet la cicatrice. Vient alors l’ostéopathie qui est orientée vers la prise en charge globale du corps, mais aussi pour informer la patiente que c’est toute la cicatrisation du sein qui amène une adaptation du corps.
"Nous venons prendre la cicatrice dans sa globalité pour essayer de mobiliser, tracter et redonner de la mobilité à l’ensemble du cadran thoracique"
Il y a des techniques spécifiques. Par exemple, nous venons prendre la cicatrice dans sa globalité pour essayer de mobiliser, tracter et redonner de la mobilité à l’ensemble du cadran thoracique.
Les cicatrices consécutives des mastectomies donnent-elles toujours ce genre de fibrose ?
Aujourd’hui les médecins arrivent à faire l'opération en ayant recours de moins en moins au scalpel mais plutôt au déchirement pour qu’il y ait un maximum d’auto-régénération et que les fibres se recollent elles-même naturellement.
Mastectimie : "une cicatrice va fibroser et va donc stopper les mouvements"
Ce n’est pas vraiment « détendre », ce n’est pas le bon terme. C’est plutôt lui redonner de la vie, de la mobilité. Une cicatrice va fibroser et va donc stopper les mouvements, nous ce que l’on fait c’est donner du mouvement, de la mobilité à tout l’ensemble des structures impactées : peau, muscles, côtes.
Quels autres symptômes peuvent amener une femme à vous consulter ?
Une épaule figée, par exemple, va donner des douleurs aux cervicales et donc des femmes peuvent avoir des irradiations dans les bras, des fourmillements, des points de compressions, des crampes ou même des symptômes digestifs (reflux, douleurs estomac…). Mais aussi pour des règles douloureuses, des douleurs lors des rapports sexuels ou encore pour des problèmes de fertilité.
Cancer : l'ostéopathie est "ultra complémentaire pendant le processus de chimiothérapie"
Peut-on consulter un ostéopathe pendant une chimiothérapie ?
Oui, tout à fait. Au contraire ! La chimiothérapie va provoquer des symptômes. La chimio brule tout, ça inflamme tout le corps. Un corps inflammé peut donner des tendinites, des douleurs au dos, aux côtes, aux chevilles etc… La prise en charge ostéopathique est ultra complémentaire pendant le processus de chimiothérapie.
Combien de séances faut-il ?
Tout dépend des patientes. Parfois une seule séance suffit à avoir un résultat spectaculaire, d’autres fois cela nécessite deux ou trois séances.
Retrouvez l'interview en images :
@pourquoidocteur Axel Benet, ostéopathe à Paris explique en quoi l’ostéopathie peut s’inscrire dans le parcours de soin d’une personne ayant eu une #mastectomie ou un #cancerdusein. #octobrerose ♬ son original - pourquoidocteur