Testé en 206 chez l'homme
Un pancréas bio-artificiel pour éviter les injections d’insuline
Une révolution en marche pour les diabétiques. Le premier pancréas bio-artificiel sera testé chez l’homme dans deux ans. Il permettrait aux malades d’éviter les injections d’insuline.
Le premier pancréas bio-artificiel, testé chez l’homme début 2016 ! Ce disque en polymère, implanté dans l’abdomen, pourrait constituer la prochaine révolution pour les patients diabétiques insulino-dépendants. Il est actuellement mis au point par une équipe française et sera testé en France et au Royaume-Uni.
Des injections tous les 6 à 12 mois
Le pancréas bio-artificiel se présente sous la forme d’une poche qui laisse passer l’insuline et le glucose, mais pas les molécules responsables d’un rejet des cellules étrangères à l’organisme. L’approche, développée conjointement par le Centre de transfert de technologie du Mans (CTTM) et le Centre européen d’étude du diabète (CEED) à Strasbourg, consiste à éviter les injections d’insuline ou la greffe.
« La poche est implantée dans la paroi abdominale, et des vaisseaux vont se développer autour », expliquait en février le Pr Eric Renard, chef du département d’endocrinologie, diabétologie et nutrition au CHU de Montpellier (Hérault). « Une fois qu’elle sera bien vascularisée, on ajoutera des cellules pancréatiques qui vont libérer l’insuline en fonction du glucose qui entre dans la poche. » La poche en question pourra rester en place 4 à 6 ans. Des injections seront toujours nécessaires, mais à une bien moindre fréquence que celles d’insuline : les cellules pancréatiques devront être renouvelées tous les 6 à 12 mois. Un vrai soulagement pour les patients.
Eviter les immunosuppresseurs
Actuellement, les injections d'insuline sont inévitables. Des pancréas artificiels, qui gèrent la dose d'insuline à administrer, sont disponible. Les médecins réalisent des greffes d’îlots de Langerhans lorsque les patients développent un diabète trop sévère ou ont subi une greffe de rein. Ces îlots contiennent les cellules bêta du pancréas, qui sécrètent l’insuline. Mais, comme il s’agit d’une greffe de cellules étrangères, des immunosuppresseurs sont nécessaires. Le pancréas bio-artificiel représente une alternative bien plus intéressante, comme le soulignait le Pr Eric Renard, puisqu’il utilise les cellules du patient.
Ecoutez le Pr Eric Renard, chef du service de diabétologie au CHU de Montpellier : « Si ce concept de poche est validé, on pourrait implanter sans immunosuppresseur, donc a priori beaucoup plus de malades. » (Entretien réalisé le 25/02/2014)
Le pancréas bio-artificiel avait déjà fait l'objet de tests, qui s'était avérés concluants. Les premiers résultats de ces essais sur l'être humain devraient être disponibles dès 2017.