Rhumatologie

Gonarthrose : renforcement musculaire ou yoga ? Les 2 marchent sur la douleur

Chez les patients souffrant de gonarthrose avec EVA > 40 mm, le yoga se révèle non inférieur au renforcement musculaire pour diminuer les douleurs et pourrait améliorer d’autres dimensions comme la fonction articulaire et la qualité de vie.

  • Halfpoint/istock
  • 15 Avr 2025
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    La gonarthrose touche plus de 595 millions de personnes dans le monde, entraînant douleurs chroniques et perte fonctionnelle significative. Bien que le renforcement musculaire soit une un élément consensuel des recommandations internationales, l’efficacité relative d’approches alternatives comme le yoga reste peu documentée. Cette étude clinique randomisée australienne visait à comparer directement l'efficacité d'un programme de yoga à celle d’un programme d’exercices de renforcement musculaire sur la douleur au genou chez 117 adultes souffrant de gonarthrose modérée avec EVA de la douleur > 40 mm.

    Selon les résultats publiés dans JAMA Network Open, après 12 semaines, la réduction de la douleur évaluée par une échelle visuelle analogique (EVA) ne diffère pas significativement entre les deux groupes (différence moyenne : -1,1 mm, IC à 95% : -7,8 à 5,7 mm), mais confirme la non-infériorité du yoga par rapport au renforcement musculaire.

    Amélioration multidimensionnelle avec le yoga

    Les autres critères d’évaluation révèlent des bénéfices supplémentaires du yoga à 24 semaines : amélioration significative des douleurs articulaires (différence WOMAC : -44,5 mm), des fonctions articulaires (-139 mm) et de la raideur (-17,6 mm), ainsi qu’une amélioration modérée mais significative de la qualité de vie (score AQoL-8D : +0,04) et de l’évaluation globale par les patients (-7,6 mm). À 12 semaines, une légère réduction de la dépression (score PHQ-9 : -1,1) est également observée dans le groupe yoga.

    Le taux d’événements indésirables est comparable et faible dans les deux groupes, soulignant la sécurité des deux approches, même si le yoga présentait légèrement plus d’incidents mineurs, probablement liés à l’apprentissage initial des postures.

    Un essai randomisé contrôlé monocentrique

    Ces données proviennent d’un essai randomisé contrôlé mené en Tasmanie, avec des adultes âgés de plus de 40 ans souffrant de gonarthrose confirmée et une douleur > 40 mm à l’EVA. L'étude est robuste grâce à son groupe contrôle actif basé sur un programme reconnu de renforcement musculaire. Cette méthodologie permet d'évaluer précisément l'effet relatif du yoga, en réduisant les biais liés aux effets placebo observés dans des études comparant yoga et soins habituels.

    Selon les auteurs, ces résultats valident l’intégration du yoga comme une alternative thérapeutique viable et complémentaire au renforcement musculaire, particulièrement utile pour les patients préférant une approche holistique, ou ayant des difficultés avec les exercices musculaires conventionnels. De futures recherches devraient examiner la durabilité de ces bénéfices au-delà de 24 semaines, explorer les mécanismes sous-jacents, et évaluer l’impact à long terme sur la qualité de vie et les comorbidités associées.

     

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    JDF

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