La prise continue d’hydroxychloroquine est associée à une réduction du risque d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral et d'autres événements thromboemboliques.

Le lupus érythémateux disséminé (LED) est une maladie auto-immune systémique caractérisée par des poussées inflammatoires avec des atteintes d’organes. Elle prédispose les patients à un risque accru d'événements cardiovasculaires (CV) tels que l'infarctus du myocarde (IdM) et l'accident vasculaire cérébral (AVC). Bien que l'hydroxychloroquine soit considérée comme un médicament pouvant réduire certains facteurs de risque cardiovasculaire chez ces patients, son rôle protecteur contre les événements cardiovasculaire reste à confirmer, en particulier les événements vasculaires.

Cette étude de cohorte nationale utilisant un design cas-témoins au niveau individuel a été menée pour évaluer l'association entre l'utilisation de l'hydroxychloroquine et le risque d'IdM, d'AVC et d'autres événements thromboemboliques chez les patients atteints de LED, démontrant une réduction significative du risque d'événements CV chez les utilisateurs de ce médicament. Elle est publiée dans The JAMA Network Open.

Une réduction des évènements cardiovasculaire

Cette étude a analysé les données de la base nationale de santé française (SNDS) couvrant 99 % de la population française entre 2010 et 2020, soit un total de 52 883 patients atteints de LED. Parmi eux, 1981 patients ayant eu un événement CV ont été comparés à 16 892 témoins appariés.

Les résultats montrent que l'utilisation en cours de l'hydroxychloroquine est associée à une réduction significative du risque de composite d'événements CV (OR ajusté, 0,63 ; IC à 95 %, 0,57-0,69), d'IdM (OR ajusté, 0,72 ; IC à 95 %, 0,60-0,85), d'AVC (OR ajusté, 0,69 ; IC à 95 %, 0,60-0,81) et d'autres événements thromboemboliques (OR ajusté, 0,58 ; IC à 95 %, 0,49-0,69).

En revanche, aucune association protectrice n'a été observée pour l'utilisation antérieure mais interrompue d'hydroxychloroquine. Ces résultats soulignent l'importance d'un traitement en continu par l’hydroxychloroquine chez les patients atteints de LED pour réduire le risque d'événements CV.

Une étude nationale française

L'étude a été menée à partir de la SNDS, une des bases de données de santé les plus complètes et représentatives au monde, couvrant la quasi-totalité des résidents français. Elle utilise un design de cohorte avec cas-témoins individuel, apparié sur des facteurs potentiellement confondants tels que l'âge, le sexe, le temps depuis le début du LED, les antécédents de traitements antithrombotiques et CV, une insuffisance rénale chronique et les hospitalisations.

La méthodologie employée, y compris des ajustements multiples et des analyses de sensibilité, renforce la fiabilité des résultats, bien que certaines limites inhérentes aux études observationnelles, telles que le risque de biais de confusion résiduels, soient reconnues.

Synthèse et perspectives

Cette étude démontre que l'utilisation en continu de l'hydroxychloroquine est associée à une réduction significative des événements CV chez les patients atteints de LED, contrairement à une utilisation interrompue. Ces résultats renforcent les recommandations actuelles sur l'usage prolongé de l'hydroxychloroquine chez les patients atteints de LED pour améliorer leur pronostic cardiovasculaire.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer les mécanismes sous-jacents et affiner les stratégies de traitement, mais cette étude appuie déjà l'idée que le traitement continu par hydroxychloroquine devrait être favorisé pour ses bénéfices potentiels sur la santé cardiovasculaire des patients avec LED.