Sédentarité

Fréquenter un quartier piétonnier limite le risque cardiovasculaire

Moins un quartier est piétonnisé, plus le risque de développer une maladie cardiovasculaire est élevé pour ses habitants car ils sont certainement moins incités à marcher. 

  • shironosov/iStock
  • 06 Avr 2025
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    C’est bien connu, marcher est bon pour la santé. Selon des chercheurs, ce serait tellement bénéfique que le simple fait d’habiter dans un quartier piétonnier participe à la réduction du risque cardiovasculaire. Leurs travaux ont été présentés au congrès de l’European Society of Cardiology, ESC Preventive Cardiology, qui s’est tenu à Milan, en Italie, du 3 au 5 avril.

    Plus de marche dans les quartiers piétons

    Les quartiers conçus pour être accessibles à pied peuvent aider les résidents à choisir un transport actif, comme la marche, plutôt que des modes de déplacement sédentaires comme la conduite automobile, et permettre d’intégrer une activité physique plus importante dans leur vie quotidienne”, indique Dr Erik Timmermans, l’un des auteurs, dans un communiqué. 

    Pour mesurer le lien entre quartier piétonnier et risque cardiovasculaire, les scientifiques ont étudié les données de plus de trois millions de résidents néerlandais âgés, au minimum, de 40 ans au début de l’étude, en 2009. L’âge médian était de 57 ans et aucun n’avait d’antécédents de maladies cardiovasculaires.

    Les chercheurs ont calculé la piétonisation des quartiers en fonction de six facteurs : 

    • Densité de population
    • Nombre de commerces et de services
    • Mixité d'usage des sols, c’est-à-dire la pluralité des fonctions (économiques, culturelles, sociales, de transports…) sur un même espace.
    • Nombre d'intersections
    • Densité des espaces verts 
    • Étendue des trottoirs

    Ils ont ensuite distingué quatre trajectoires de piétonisation des quartiers : 

    • Groupe 1 (où vivent 91,1 % des participants) : trajectoire stable avec un faible niveau de piétonisation
    • Groupe 2 (0,6 %) : trajectoire stable mais avec un niveau élevé de piétonisation
    • Groupe 3 (1,7 %) : trajectoire en baisse mais avec un point de départ plus élevé que les deux précédents 
    • Groupe 4 (6,5 %) : trajectoire en augmentation avec un niveau de départ plus faible 

    Pendant les onze années durant lesquelles les participants ont été suivis, 21,4 % d’entre eux ont développé une maladie cardiovasculaire. Parmi eux, il y a eu 81.600 décès dus à une maladie cardiovasculaire.

    Plus de 90 % des participants ont un risque 5,1 % plus élevé de maladie cardiovasculaire

    Forts de ces données, les chercheurs ont réussi à calculer le risque des habitants du groupe 1, soit 90 % des participants qui vivaient dans un quartier avec un faible niveau de piétonisation et pour lequel il n’y avait pas d’amélioration. Ceux-ci avaient un risque 5,1 % plus élevé de maladie cardiovasculaire.

    Autre conclusion : les habitants du groupe 4 (quartier avec un faible niveau de piétonisation au départ mais qui s’améliore) ont un risque 4,9 % plus élevé de maladie cardiovasculaire que ceux du groupe de quartiers 2 (niveau élevé de départ, sans évolution).

    Les adultes exposés à un faible potentiel piétonnier [de leur quartier] dans le temps – c'est-à-dire la plupart des individus de notre étude – présentaient un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires que ceux vivant dans des quartiers stables à haut potentiel piétonnier”, souligne le Dr Erik Timmermans.

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