Séquelles physique et mentales

Ebola : le difficile combat des survivants

Alors que l'épidémie d'Ebola semble toucher à sa fin, l'OMS et les associations humanitaires rappellent que l'urgence maintenant est d'accompagner les survivants.

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • Jerome Delay/AP/SIPA
  • 25 Aoû 2015
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    L’épidémie d’Ebola touche peut être à sa fin mais la fièvre hémorragique a laissé des stigmates chez les survivants. Alors qu’ils ont réussi à vaincre le virus, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de complications. Sévères douleurs articulaires, troubles oculaires entraînant parfois une perte de la vision, asthénie extrême, céphalées ou encore difficulté de concentration… Les troubles sont multiples et leur origine encore incomprise.

    Depuis décembre 2013, le virus Ebola a infecté plus de 27 500 personnes, environ 11 200 en sont mortes. Au moins 13 000 hommes, femmes et enfants ont survécu en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. « Jamais nous n’avons eu un nombre aussi grand de survivants. C’est très nouveau, constate le Dr Anders Nordström, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Sierra Leone. Nous avons la responsabilité unique et importante de dispenser des soins et d’apporter un appui aux survivants d’Ebola qui essaient de reprendre une vie normale. Il devient de plus en plus clair que la sortie d’une unité de traitement d’Ebola n’est que le commencement. Les pays touchés par Ebola ont également un long chemin à parcourir pour se relever. »

    Stigmatisés dans leurs communautés

    De fait, pour les survivants d’Ebola, les séquelles physiques les empêchent de travailler, en particulier ceux effectuant des travaux manuels. A cela s’ajoute l’impact psychosocial de la maladie. De retour chez eux, de nombreux survivants sont isolés, soit parce que tous leurs proches ont succombé au virus, soit parce qu’ils sont stigmatisés au sein de leur communauté.

    « Quatre personnes sur dix en Sierra Leone connaissent quelqu'un qui est mort, a été mis en quarantaine ou a survécu au virus, a souligné le Dr Joanne Liu, présidente internationale de Médecins sans frontières (MSF) dans une tribune signée dans le magazine américain Time. Ces nations sont en deuil, mais continuent à faire preuve de beaucoup de courage et de détermination ».

    Au cours d’une réunion scientifique sur les besoins des survivants, l’OMS, en collaboration avec des experts, a décidé de mettre en place un plan complet de soins pour soutenir les pays les plus touchés par l’épidémie. Celui-ci doit également définir les besoins de la recherche afin d’optimiser les soins cliniques et le bien-être social des personnes concernées. « C’est une urgence dans l’urgence, a indiqué le Dr Daniel Bausch, membre de l’équipe de l’OMS pour les soins cliniques. Nous devons aider les gens à s’épanouir, pas seulement à survivre. »

    Reconstruire les systèmes de santé

    Mais pour cela, l’agence onusienne et les associations sur le terrain relèvent que les systèmes de santé devront être reconstruits. « La vérité est que l'impact du virus Ebola sera beaucoup plus durable que nous aurions pu l’imaginer. Les systèmes de santé de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, déjà insuffisants avant le déclenchement de l’épidémie, sont désormais en lambeaux. Des centaines de travailleurs de la santé sont morts. Pourtant, les survivants d'Ebola ont toujours besoin de notre soutien », a rappelé la présidente internationale de MSF.

    De leur côté, les survivants d’Ebola s’organisent. De nombreuses associations ont vu le jour pour contribuer à la riposte au virus Ebola, s’engager dans l’éducation et la sensibilisation et aider d’autres survivants à reconstruire leur vie.

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