Ondes cérébrales

Parkinson : la façon dont le cerveau réagit aux émotions peut aider à détecter la maladie

Selon une étude conjointe de l'université de Canberra et du Collège des sciences et des technologies du Koweït, analyser les réponses du cerveau aux émotions peut être une méthode efficace pour repérer la maladie de Parkinson.

  • Par Sophie Raffin
  • ThitareeSarmkasat/istock
  • 17 Déc 2024
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    En France, chaque année, on compte près de 26.000 nouveaux cas de la maladie de Parkinson. Il s’agit d’ailleurs de la deuxième pathologie neurodégénérative la plus fréquente du pays, après Alzheimer.

    Des chercheurs de l'université de Canberra et du Collège des sciences et des technologies du Koweït ont mis en lumière un nouveau moyen de détecter la maladie de Parkinson. Il s’agit d’analyser les réponses à des situations émotionnelles comme la peur, le dégoût et la surprise.

    Leur découverte a fait l’objet d’un article publié dans la revue Intelligent Computing.

    Maladie de Parkinson : les patients ont du mal à distinguer les émotions

    Pour mieux comprendre l’impact de la maladie caractérisée par une dégénérescence progressive des neurones à dopamine sur le cerveau, les chercheurs ont enregistré l'activité cérébrale de 40 volontaires dont la moitié souffrait le Parkinson pendant qu’ils regardaient des vidéos et des images grâce à un électroencéphalogramme (EEG). Les contenus visionnés étaient conçus pour provoquer des émotions : la tristesse, le bonheur, la peur, le dégoût, la colère et la surprise.

    Les caractéristiques clé de chaque émotion ont été identifiées sur les enregistrements de l’EEG. L’analyse des données – effectuée avec l’aide d’une intelligence artificielle – montre que les patients atteints de la maladie de Parkinson présentent des schémas de perception émotionnelle spécifiques. Ils percevaient mieux l'excitation émotionnelle que la valence émotionnelle. C’est-à-dire qu’ils étaient “plus à l’écoute” de l’intensité de l’émotion que son caractère agréable ou désagréable. De plus, ils avaient plus de mal à distinguer la peur, le dégoût et la surprise que les personnes en bonne santé. Ils confondaient par ailleurs les sentiments opposés comme la tristesse et le bonheur.

    Parkinson : l’analyse des ondes cérébrales face aux émotions pourrait faciliter le diagnostic

    En étudiant les analyses des réponses cérébrales aux émotions, l’équipe est parvenue à distinguer les patients atteints de la maladie de Parkinson des personnes en bonne santé avec un score F-mesure de 0,97 (la meilleure note étant 1). Cela signifie que ce test de diagnostic, uniquement basé sur les données d’ondes cérébrales, a une précision très proche de 100 %.

    "Les résultats offrent un moyen objectif de diagnostiquer ce trouble du mouvement invalidant, au lieu de s’appuyer sur l’expertise clinique et les auto-évaluations des patients, améliorant potentiellement les options de traitement et le bien-être général des personnes touchées par la maladie de Parkinson", notent les auteurs dans la présentation de leur étude. Ils comptent poursuivre leurs travaux pour réunir davantage de données sur ce phénomène et améliorer leur outil de diagnostic.

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