Nutrition

Les aliments ultra-transformés accélèrent le vieillissement biologique

Pour chaque augmentation de 10 % de la part de produits ultra-transformés dans l’alimentation, le vieillissement biologique s’accélère de plus de deux mois par rapport à l’âge chronologique, selon une étude.

  • Par Stanislas Deve
  • carotur / istock
  • 11 Déc 2024
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    Chips, biscuits, sodas, plats préparés… Les aliments ultra-transformés (AUT) sont des produits industriels qui contiennent des ingrédients rarement utilisés en cuisine traditionnelle, comme les huiles hydrogénées, les édulcorants ou les émulsifiants. Leur objectif ? Être pratiques et prêts à la consommation, se conserver longtemps et plaire au palais. Leur inconvénient majeur ? Une valeur nutritionnelle souvent faible, au détriment des besoins de notre organisme.

    Alors que ces AUT sont régulièrement pointés du doigt pour leurs effets délétères sur la santé, une nouvelle étude, publiée dans la revue Age and Aging, vient aujourd’hui confirmer que leur consommation pourrait accélérer notre vieillissement biologique.

    Vieillissement biologique et risque de mortalité accrus

    Dirigée par l’université Monash en Australie, l’étude s’est penchée sur le lien entre la consommation d’AUT et le vieillissement biologique. Contrairement à l’âge chronologique, le vieillissement biologique mesure l’état de nos cellules à travers des biomarqueurs comme la méthylation de l’ADN, grâce à des outils tels que, en l’occurrence ici, l’horloge épigénétique PhenoAge.

    En analysant les profils de plus de 16.000 Américains âgés de 20 à 79 ans, les chercheurs ont constaté que, pour chaque augmentation de 10 % de la part d’AUT dans l’alimentation (environ 200 calories d’une barre de chocolat), le vieillissement biologique s’accélère de 2,4 mois par rapport à l’âge chronologique. Les plus gros consommateurs (68 à 100 % des apports caloriques issus d’AUT) présentaient un vieillissement biologique supérieur de 0,86 an comparé à celui des faibles consommateurs (moins de 39 % des apports).

    Globalement, "nos prédictions montrent que pour chaque augmentation de 10 % de l'apport énergétique total provenant de la consommation d’AUT, il y a une augmentation de près de 2 % du risque de mortalité et de 0,5 % du risque de maladie chronique sur deux ans", soulignent les chercheurs dans un communiqué. D’où "l'importance de manger aussi peu d’aliments transformés que possible".

    Comment réduire sa consommation d’AUT ?

    Plusieurs caractéristiques des AUT expliquent ce phénomène :
    - Carences en nutriments essentiels : Les AUT sont pauvres en vitamines, minéraux et antioxydants, indispensables à la santé cellulaire.
    - Additifs chimiques : Les conservateurs et colorants artificiels favorisent l’inflammation et perturbent le métabolisme.
    - Produits chimiques des emballages : Des substances comme le bisphénol A (BPA) sont associées à des effets délétères sur les cellules.

    Adopter une alimentation plus saine passe par des gestes simples, rappellent les scientifiques. Comme miser sur les aliments bruts : fruits, légumes, céréales complètes, noix, et graines doivent constituer l’essentiel de nos repas. Décrypter les étiquettes : il faut fuir les produits aux listes interminables d’ingrédients inconnus. Privilégier le fait-maison : cuisiner soi-même permet de mieux contrôler la qualité des aliments. Ou encore, limiter les plats préparés : remplacez-les par des alternatives plus naturelles et équilibrées.

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