Consommation de nicotine
Snus ou sachets de nicotine : une menace cachée pour tous les consommateurs
Les sachets de nicotine, aussi connus sous le nom de “snus” ou encore surnommés la "tabac du footballeur", sont au cœur d’une polémique de santé publique.
Ces petits sachets blancs, conçus pour être glissés entre la gencive et la lèvre, libèrent de la nicotine directement dans l’organisme. Leur discrétion et leur aspect "moderne" les rendent particulièrement populaires, notamment chez les jeunes et certains sportifs, d’où leur surnom. Mais derrière cette image anodine se cache une menace grave pour la santé.
Métaux lourds et toxicité alarmante
Une récente étude menée par le Comité national contre le tabagisme (CNCT) et l’INC/60 Millions de consommateurs révèle que plusieurs marques de snus (ZYN, VELO, D’LICE et NOIS) analysées en laboratoire contiennent des métaux lourds, notamment de l’arsenic et du plomb. Le niveau d’arsenic, substance cancérogène et toxique, atteint parfois jusqu’à 6,5 fois celui détecté dans une cigarette classique. D’autres toxiques comme le formaldéhyde et l’antimoine, également potentiellement cancérogènes, sont également présents.
Des doses de nicotine dangereusement élevées
L’étude pointe également des niveaux de nicotine préoccupants dans ces produits. Contrairement aux substituts nicotiniques traditionnels, les sachets de nicotine contiennent des doses réelles qui peuvent atteindre 38,9 mg/g, soit près de dix fois plus que les gommes nicotiniques autorisées en pharmacie. Ces quantités rendent les sachets extrêmement addictifs et renforcent leur dangerosité, particulièrement auprès d’un public jeune.
Les fabricants de snus ne se cachent pas de viser les jeunes consommateurs. Justement, l’analyse a révélé la présence de sucralose et de xylitol, des édulcorants qui apportent à ces produits un goût très sucré, parfois équivalent à celui d’un aliment contenant plus de 130 % de sucre de table. Ces arômes masquent la puissance de la nicotine et les rendent particulièrement attractifs pour les adolescents, peu conscients des risques.
Une commercialisation illégale et non contrôlée
Le snus, bien que largement vendu en France, est en réalité illégal. Contrairement aux substituts nicotiniques réglementés, il ne dispose d’aucune autorisation de mise sur le marché, et sa vente est assimilée à celle d’une substance toxique. De plus, certaines marques utilisent des étiquettes en langues étrangères recouvertes d’autocollants en français, une pratique elle aussi interdite.
L’une des grandes préoccupations soulevées par le CNCT est la facilité d’accès à ces produits. La publicité autour des sachets de nicotine est omniprésente, que ce soit chez les buralistes ou sur les réseaux sociaux (snapchat, télégram…). Sur Internet, aucune vérification stricte de l’âge n’est effectuée, ce qui permet aux mineurs de se les procurer sans difficulté.
Une interdiction urgente réclamée
Face à ces constats, le CNCT et l’INC/60 Millions de consommateurs appellent à une interdiction immédiate et explicite du snus en France. Bien que la ministre de la Santé ait annoncé des mesures début novembre, leur application tarde à se concrétiser. Pendant ce temps, les jeunes consommateurs restent exposés à un produit à la fois toxique et hautement addictif.
Comme l’a mentionné dans le communiqué de presse, le professeur Yves Martinet, président du CNCT : « Ces sachets de nicotine, ou snus, sont particulièrement nocifs. Leur composition les rend dangereux pour la santé, et leur saveur sucrée en fait une véritable porte d’entrée dans l’addiction, notamment pour les jeunes générations. »
Les snus, trop souvent perçu comme une alternative "soft" au tabac, se révèlent en réalité être un danger de taille.