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Réseaux sociaux : publier fréquemment peut affecter la santé mentale
Les gens qui publient régulièrement du contenu sur les réseaux sociaux auraient davantage de troubles de santé mentale que ceux qui les consultent passivement, selon des chercheurs.
Et si votre manière d’utiliser les réseaux sociaux influençait votre bien-être mental ? Une nouvelle étude de l’University College London (UCL), publiée dans le Journal of Medical Internet Research, met en lumière des liens troublants entre l’utilisation active des réseaux sociaux, comme la publication fréquente de contenus, et une augmentation des problèmes de santé mentale.
Poster sur les réseaux sociaux, une activité à risque ?
Les chercheurs ont analysé les données de plus de 15.000 Britanniques âgés de plus de 16 ans ayant participé à l’étude longitudinale "Understanding Society". Leur constat est frappant : les utilisateurs qui publient fréquemment sur les réseaux sociaux présentent davantage de problèmes de santé mentale un an plus tard. En revanche, une utilisation "passive", consistant à simplement "scroller" les contenus, n’a pas montré d’effets similaires.
Dr Ruth Plackett, auteure principale de l’étude, explique dans un communiqué : "Poster sur les réseaux sociaux peut engendrer des interactions négatives ou une anxiété liée au jugement des autres. Cela pourrait expliquer pourquoi l’utilisation active des réseaux sociaux est associée à une détérioration du bien-être mental." Pour évaluer la santé mentale des participants, les chercheurs ont utilisé le General Health Questionnaire (GHQ), une échelle standardisée. Les questions portaient sur des symptômes tels que des difficultés à se concentrer, des troubles du sommeil ou un sentiment de stress. Les résultats montrent que les personnes publiant quotidiennement voient leur score GHQ augmenter de 0,35 point en moyenne, indiquant une hausse modeste mais significative des troubles psychologiques. Fait notable, ceux qui combinent une consultation fréquente et une publication régulière obtiennent un score GHQ encore plus élevé (+0,31 point) par rapport aux utilisateurs occasionnels. Les résultats restent constants, indépendamment de l’âge ou du genre des participants.Une mesure objective des troubles psychologiques
Vers des habitudes numériques plus saines ?
Cette étude souligne l’importance de développer des stratégies pour limiter les impacts négatifs des réseaux sociaux. Bien que ces plateformes puissent avoir des effets positifs, comme renforcer les connexions sociales, les chercheurs appellent à davantage de travaux pour comprendre les mécanismes sous-jacents. "Nous devons identifier les populations les plus vulnérables et comprendre pourquoi certaines personnes sont plus affectées que d’autres", souligne Dr Plackett. Ces découvertes pourraient guider les utilisateurs vers des habitudes numériques plus saines et, dans l’idéal, inciter les plateformes à revoir leurs modèles pour minimiser les risques pour la santé mentale.