Discrimination

VIH : 16 % des Français sont mal à l’aise à l’idée de côtoyer une personne séropositive

À l’approche du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, une étude montre que, même si les patients porteurs du virus de l'immunodéficience humaine font moins l’objet de rejet, la sérophobie n’a pas encore disparue.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • 4421010037/iStock
  • 28 Nov 2024
  • A A

    Cela fait 40 ans que le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), qui affaiblit le système immunitaire et est responsable du sida, a été découvert. Actuellement, bien que des progrès thérapeutiques aient amélioré l’espérance et la qualité de vie des malades, l’épidémie continue et n’est pas encore vaincue. Les idées reçues et la discrimination envers les personnes positives ne se sont pas non plus dissipés avec le temps. C’est ce que révèle une enquête menée par l’association AIDES et l’Ifop. Dans le cadre du sondage, 1.500 adultes, soit un échantillon représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus, ont été recrutés. Du 10 au 12 juin dernier, les participants ont répondu à un questionnaire sur le VIH, plus précisément la sérophobie, à savoir la peur et le rejet des malades porteuses du virus.

    VIH : 14 % des Français sont gênés de fréquenter le même cabinet qu’un patient séropositif

    En 2024, les patients séropositifs et personnes au stade sida sont encore considérés comme une minorité à exclure de la société par une partie de la population. Selon les résultats, l’isolement des malades du sida est soutenu par 11 % de la population (contre 23 % en 1988). "Ce chiffre est plus élevé chez les plus jeunes (17 % des moins de 35 ans)." L’isolement des adultes porteurs du VIH est soutenu par 8 % de la population. "Si une proportion plus importante de Français indique qu’ils continueraient de voir un de leurs amis s’ils apprenaient que ceux-ci étaient séropositifs (91 %, contre 83 % en 1998), moins de la moitié des Français (46 %) continuerait de voir une personne avec laquelle ils avaient des relations sexuelles", peut-on lire dans l’étude.

    D’après les données, les Français ont conscience, à 78 %, que les personnes séropositives sont victimes de discriminations. Ce pourcentage chute à 37 % lorsqu’il s’agit de discriminations de la part des professionnels de santé. Cependant, les adultes séropositifs restent perçus comme une source d’un certain malaise dans la société. Pour preuve : 21 % des Français seraient mal à l’aise à l’idée de savoir que l’enseignant de leur enfant est séropositif. En outre, 14 % des répondants indiquent être mal à l’aise à l’idée de fréquenter le même cabinet médical qu’une personne séropositive, 16 % à l’idée d’avoir un collègue séropositif, ou de côtoyer des personnes séropositives.

    "Les stigmatisations, inacceptables en soi car elles brisent des vies, font le lit de l’épidémie"

    "La sérophobie est toujours présente dans la société française. Le rejet injustifié des personnes séropositives, qui prend racine dans l’ignorance des Français concernant le VIH/sida, a des conséquences graves, individuelles et collectives. Les stigmatisations, inacceptables en soi car elles brisent des vies, font le lit de l’épidémie de VIH/sida. La peur de se découvrir séropositif, alimentée par la sérophobie, représente un frein important au dépistage. Pourtant, cet outil de prévention permet une mise sous traitement efficace, empêchant d’atteindre le stade sida et de transmettre le virus", a déclaré Camille Spire, présidente de l’association AIDES.

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