Diabétologie
Diabète : quelle valeur de PAS ?
Chez les diabétiques hypertendus, les résultats d’une étude menée en Chine plaident en faveur d’une réduction à moins de 120 mm Hg de la pression artérielle systolique plutôt que 140 mm Hg.
- Siarhei Khaletski/iStock
Les valeurs cibles de pression artérielle chez les personnes ayant un diabète de type 2 (DT2), qui sont à haut risque cardiovasculaire, ne sont pas clairement précisées et varient selon les sociétés savantes.
Une large méta-analyse de 30 études publiée en 2023 dans Hypertension avait souligné les bénéfices d’une baisse de la pression artérielle systolique (PAS) entre 120 et 124 mm Hg quant à la réduction du risque d’événements cardiovasculaires majeurs, tandis que l’objectif de 140 mm Hg était associé à une baisse de la mortalité globale.
Moins d’événements cardiovasculaires majeurs
Les résultats d’une étude académique multicentrique (145 sites) menée en Chine, chez des patients de plus de 50 ans ayant un DT2, conclut de façon similaire à l’impact bénéfique, sur le risque d’événements cardiovasculaires majeurs, d’une baisse de la PAS à 120 mm Hg. Ses résultats sont publiés dans le NEJM.
Quelques 12 821 patients (dont 45,3 % de femmes) ont été randomisés pour bénéficier d’un contrôle intensif de la PA visant un objectif de PAS <120 mm Hg ou d’une stratégie standard visant une PAS < 140 mm Hg. Le critère primaire d’évaluation était un composite d’accident vasculaire non fatal, d’infarctus du myocarde non fatal, d’insuffisance cardiaque nécessitant un traitement ou une hospitalisation et de décès cardiovasculaires.
Au terme d’un an de suivi, la PAS était en moyenne de 121,6 mm Hg (médiane 118,3 mm Hg) dans le bras traitement intensif et de 133,2 mm Hg (médiane 135 mm Hg) dans le bras traitement standard.
Un peu plus d’effets indésirables
Et après un suivi de 4,2 ans en moyenne, le risque de survenue d’un événement du critère principal était moindre dans le bras contrôle intensif : taux de 1,65 événement/ 100 personnes-années versus 2,09 événements/100 personnes-années) sous traitement standard (hasard ratio de 0,79; IC 95% 0,69-0,90; P <0,001).
L’incidence des effets secondaires sévères était similaire dans les deux groupes de patients. Mais les auteurs rapportent toutefois plus d’hypotensions symptomatiques et d’hyperkaliémies chez les personnes ayant reçu le traitement intensif.
En pratique, l’approche thérapeutique doit être adaptée au profil de chaque patient en tenant compte du rapport bénéfices/risques du traitement.