Essai clinique
Zika : un premier vaccin testé chez l'homme
Un essai clinique chez l'humain va débuter pour évaluer un vaccin contre le virus Zika. Les résultats obtenus sur les animaux sont prometteurs.
Aucun traitement contre le virus Zika n’est disponible à l’heure actuelle. Mais peut-être bientôt un vaccin. C’est ce qu’espèrent Inovio Pharmaceuticals et GeneOne Life Science. Ces deux laboratoires pharmaceutiques, américain et sud-coréen, ont obtenu l’autorisation ce lundi de démarrer un essai clinique chez l’homme. Ce vaccin préventif baptisé GLS-5700 sera testé sur 40 volontaires sains. Cette première phase déterminera si le produit est inoffensif, sécurisé et bien toléré, et précisera s’il induit une réponse immunitaire particulière.
Lors des tests précliniques, la substance a été inoculée à des rongeurs et des animaux de plus grande taille. Leurs anticorps et leurs lymphocytes T ont montré une forte réponse immunitaire. Ces premiers résultats font espérer des effets similaires sur l’homme. Les premières doses seront inoculées dans les semaines qui viennent, avec des conclusions attendues pour fin 2016.
De nombreuses étapes avant la commercialisation
D’après CNN, l’essai se poursuivra sur des personnes infectées par le virus et à grande échelle si les résultats reçoivent l’approbation et les autorisations nécessaires. « Plus de vingt projets de vaccins en sont au stade initial et plusieurs essais sur l’homme devraient commencer d’ici la fin de l’année », selon le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directrice de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’occasion pour elle de rappeler que deux stratégies coexistent en matière de vaccins : éliminer la menace imminente en visant les femmes enceintes ou en âge de procréer, ou protéger les enfants si l’épidémie s’installe dans la durée.
Si les résultats de cet essai s'avéraient concluants, l’OMS estime qu’il faudra plus de dix-huit mois avant une utilisation à grande échelle.
Etude sur les femmes enceintes
Les autorités de santé américaines (NIH) ont lancé mardi une vaste étude sur l’influence du virus Zika sur la grossesse et les nouveau-nés. Baptisé ZIP (Zika in Infant and Pregnancy), ce programme suivra 10 000 femmes enceintes de plus de quinze ans, du premier trimestre de leur grossesse au premier anniversaire de leur enfant. Il a débuté à Porto Rico et s’étendra au Brésil et à la Colombie.
Son objectif est de déterminer la fréquence des nombreuses complications qui peuvent survenir durant la grossesse, comme les microcéphalies ou les naissances prématurées. En pratique, des échantillons d’urine, de sang, de salive ainsi que le lait de la mère seront analysés, avec un suivi régulier des bébés après la naissance. Au 16 juin, l’OMS recense 1 600 cas de microcéphalies et malformations associées au virus Zika.