Polémique

Vaccins : le professeur Joyeux pourrait être radié de l'Ordre

Dans une pétition lancée il y a près d'un an, et qui a depuis rassemblé plus d'un million de signatures, Henri Joyeux mettait en garde contre l'utilisation de certains vaccins.

  • Par la rédaction
  • HALEY/SIPA
  • 28 Mai 2016
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    Près d'un an après avoir créé la polémique, le professeur Henri Joyeux, chirurgien cancérologue à la retraite, comparaissait le 27 mai 2016 devant la chambre disciplinaire du Conseil de l'ordre des médecins de la région Languedoc Roussillon. La raison ? Une pétition anti-vaccin lancée en juin 2015 et qui totalise plus d'un million de signatures.

    Cette pétition accuse les laboratoires et les pouvoirs publics d’avoir organisé une pénurie des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite – vaccins obligatoires connus sous l’abréviation DT-Polio pour leur substituer l’Infanrix Hexa, vaccin qui combine six vaccins, le DTP mais également des vaccins contre la coqueluche, la méningite chez l’enfant et l’hépatite B.

    Pas de toxicité avérée

    Si le professeur Joyeux défend la vaccination DT-Polio (la seule obligatoire en France), il juge par contre que l'utilisation de l'Infanrix Hexa pose problème : non seulement car il coûte 7 fois plus cher que les autres vaccins mais aussi car il contient de l'aluminium et du formaldéhyde, « deux substances dangereuses voire très dangereuses pour l'humain et en particulier le nourrisson, pouvant notamment provoquer une grave maladie, la myofasciite à macrophages. » Il ajoute dans la pétition que « le vaccin contre l'hépatite B [présent dans l'Infanrix Hexa] est soupçonné d'un lien avec la sclérose en plaque ».

    A ces attaques, Marisol Touraine, mais surtout les infectiologues, avaient répondu en juin 2015, expliquant que, contrairement à ce que le Pr Joyeux dénonce dans sa pétition, il n’existe pas de données scientifiques prouvant la toxicité des vaccins pour le cerveau (sclérose en plaques, Parkinson, Alzheimer) et les muscles (myofasciite à macrophages).

    Verdict d'ici quelques semaines

    Comparaissant devant la chambre disciplinaire pour avoir « déconsidéré la profession en tenant des discours alarmistes sur les vaccins et en s'appuyant sur des preuves scientifiques non établies », Henri Joyeux (70 ans), qui n’exerce plus en tant que chirurgien depuis septembre 2014, et qui avait déjà été à l'origine d'un appel en défaveur de la vaccination contre le papillomavirus (HPV) en 2014, risque la radiation de l’Ordre des médecins, une sanction qui impliquerait l’interdiction d’exercer et qui peut s’avérer soit temporaire, soit définitive. Le sort du professeur devrait être scellé d'ici quatre à cinq semaines.

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