Nouvelles analyses
Vaccin Meningitec : l'ANSM à la recherche de traces métalliques
L'ANSM procède à des analyses complémentaires sur le vaccin antiméningococcique de type C Meningitec. Elle recherche d'éventuelles traces métalliques.
La plainte de 240 familles contre le laboratoire CSP, distributeur français du vaccin Méningitec (1), a été examinée le mardi 24 novembre par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). En cause, la survenue de symptômes graves (fortes fièvres, agitation, irritabilité, éruptions cutanées, troubles digestifs, diarrhées continues...) chez des enfants à la suite d'une vaccination par des lots défectueux (chargés en métaux lourds) de Meningitec, entre avril et décembre 2014.
Et alors que des expertises sur les enfants ont été ordonnées, l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) annonce qu'elle procède actuellement à des analyses complémentaires sur ce vaccin antiméningococcique de type C.
Une présence très faible
Dans un communiqué publié ce jeudi, l'Agence rappelle que les résultats des investigations qu'elle a menées récemment ont montré que la fréquence d’apparition de ce défaut qualité, la présence de particules lors de la fabrication du vaccin, étaient très faibles.
« L’analyse de pharmacovigilance n’a pas identifié de risque spécifique pour la santé. La probabilité que des seringues présentant ce défaut aient été distribuées en France est minime et les données toxicologiques concernant des particules métalliques en très faible quantité ne montraient pas un niveau de contamination suffisant pour engendrer un risque pour la santé », écrit-elle.
Mais malgré ces premiers résultats rassurants, l’ANSM a réuni ces derniers mois un groupe d’experts toxicologues sous la forme d’un CSST (Comité Scientifique Spécialisé Temporaire). Et les conclusions de ce comité ne diffèrent pas des premières quant à la toxicité potentielle qu’auraient pu engendrer ces particules chez les personnes vaccinées : « une toxicité aigüe générale est très peu probable et seule une toxicité locale pourrait être envisagée (rougeurs ou gonflement au site d’injection notamment) », rapporte l'Agence. Pas d'inquiétude donc du côté de l'autorité sanitaire française jusqu'à un récent bouleversement.
Des résultats courant mai
L'ANSM poursuit en effet son communiqué en indiquant qu'elle vient de prendre connaissance de l’existence de nouvelles analyses menées sur ce vaccin. Réalisées par un laboratoire italien, elles auraient conclu à « un risque potentiel pour la santé en lien avec la présence de particules de métaux dans ce vaccin ».
Dans ce contexte, et en raison du caractère contradictoire des informations, l’ANSM a décidé de procéder à des analyses complémentaires spécifiques sur le vaccin Méningitec afin d’apporter des données qualitatives et quantitatives, « incluant une recherche élargie de traces métalliques ». « Les résultats de ces études en cours sont attendus courant mai. Ils seront rendus publics », conclut-elle.
(1) Meningitec est un vaccin indiqué pour prévenir les infections invasives dues à la bactérie Neisseria meningitidis du sérogroupe C. Il n’est aujourd’hui plus commercialisé. Il était utilisé chez les nourrissons à partir de 2 mois, les adolescents et les adultes.
Près de 100 000 personnes solidaires
Les familles de victimes reçoivent un soutien important via une pétition lancée sur Change.org, en octobre dernier, par Coralie Muhammad. Cette maman, elle aussi victime, demande à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’ouverture d’une cellule de crise au sujet du vaccin Meningitec qu’elle accuse d’être à l’origine de « fièvres inexpliquées, d’éruptions cutanées, de douleurs abdominales quotidiennes, de diarrhées à répétition ainsi que de troubles du sommeil et alimentaires » chez sa fille vaccinée à l’âge d’un an.
Suite à la médiatisation de sa pétition, elle a déjà récolté près de 100 000 signatures sur Internet, et son collectif a même été reçu eni novembre dernier au ministère de la Santé.
A la sortie, elle déplorait cependant que Marisol Touraine ait rejeté « tout problème d’ordre sanitaire, et a proposé de mettre à disposition un numéro vert pour rassurer les parents ». Une mesure jugée « insuffisante » par cette mère de famille, qui, dans ce dossier, attend surtout quelque chose de la part de la justice. A ce sujet, il faut souligner que cette affaire n'est pas qu'une question franco-française, une action similaire est en cours en Italie pour ce même vaccin.