Cellules souches hémotopoïetiques
Insuffisance cardiaque : une nouvelle étape dans la thérapie cellulaire
Les patients atteints d'insuffisance cardiaque terminale traités par une thérapie cellulaire ont un risque réduit de 37 % d'être victimes d'un accident cardiaque.
Dans quelques années, les cœurs défaillants pourraient être réparés par thérapie cellulaire. L’implantation de cellules souches chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque se révèle en effet très prometteuse, selon des travaux présentés au congrès annuel de la Société américaine de cardiologie début avril et publiés dans la revue scientifique The Lancet. « Au cours des 15 dernières années, tout le monde a parlé de la thérapie cellulaire et ce que l’on pouvait en faire. Ces résultats suggèrent que ce traitement fonctionne vraiment », s’est réjoui Amit Patel, auteur principal de cette étude et directeur de l’unité de médecine régénérative pour les maladies cardiaques de l’école de médecine de l’université de l’Utah (Etats-Unis). Cette thérapie cellulaire s’appuie sur l’utilisation de cellules souches mésenchymateuses présentes notamment dans la moelle osseuse. Elles peuvent donner naissance à des cellules du cartilage, des cellules musculaires ou des cellules cardiaques. Les chercheurs les ont ensuite mises en culture afin qu’elles se multiplient. Ces cellules ont été prélevées chez 109 patients atteints d’insuffisance cardiaque terminale. Chez ces derniers, les thérapies médicamenteuses ont toutes échouées. Leur seule option est la transplantation cardiaque ou l’implantation d’un minuscule défibrillateur. Pour évaluer l’efficacité de ces cellules souches, les chercheurs les ont implantées chez une cinquantaine de patients. L’autre moitié a reçu un placebo. Ni les médecins, ni les patients ne savaient quel traitement avait été administré. Les patients ont ensuite été examinés un mois après l’opération. Puis tous les 3 mois pendant un an. Au terme de ce suivi, les accidents cardiaques, le nombre d’hospitalisation et les morts induites par l’insuffisance cardiaque ont diminué de 37 % chez les patients ayant reçu une injection de cellules souches. Les résultats ne révèlent pas les bénéfices de cette thérapie au-delà d’un an. Par ailleurs, cet essai clinique de phase 2 ne montre pas d’amélioration de la fonction cardiaque chez les patients traités par thérapie cellulaire. Néanmoins, ces résultats sont positifs et encourageant selon les chercheurs. « C’est le premier essai clinique qui montre que la thérapie cellulaire peut avoir un impact sur la vie des patients », souligne l’auteur principal. Ces travaux vont se poursuivre avec un plus grand nombre de patients. En France, le traitement de l’insuffisance cardiaque par thérapie cellulaire est également en cours de développement. L’équipe du Pr Menasché, en collaboration avec l’unité de thérapie cellulaire de l’hôpital Saint-Louis, a réalisé une première mondiale en 2014 : implanter des cellules souches cardiaques, dérivées de cellules souches embryonnaires, chez une femme de 68 ans souffrant d’insuffisance cardiaque sévère. Pour l’heure, les médecins français ne se prononcent sur l’efficacité du traitement, mais ils ont montré que la technique était faisable, et l’objectif de sécurité atteint. Moins d'accidents cardiaques
La France a la pointe