Cinq ans plus tard

Fukushima : l'accident pourrait être à l'origine de 66 000 cancers

Cinq ans après Fukishima, deux ONG publient un rapport alertant sur la hausse nombre important de cancers liés aux radiations, passant de 10 000 à 66 000 cas.

  • Par Ambre Amias
  • Junji Kurokawa/AP/SIPA
  • 10 Mar 2016
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    A la veille du triste anniversaire des cinq ans de la catastrophe de Fukishima, deux organisations de médecins luttant contre le nucléaire publient un rapport alarmant. Il stipule que le nombre de cas de cancers pourrait augmenter de 10 000 à 66 000 dans les années à venir, dont la moitié entrainerait la mort.

    « Les retombées de Fukushima concernant la santé publique vont hanter le Japon pendant des années et cet héritage ne doit pas être poussé sous le tapis par les partisans de l'énergie nucléaire » , a estimé le Dr Catherine Thomasson, co-éditrice du rapport et directrice de Physicians for Social Responsibility (PSR).

    PSR et International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPNW), deux organisations faisant pression contre le nucléaire civil et militaire, estiment que les chiffres sont édifiants. Dans la préfecture de Fukushima, 116 enfants sont déjà victimes de formes agressives de cancers de la thyroïde. En temps normal, dans une population comparable, on ne devrait en recenser qu’un seul, affirment PSR et IPPNW.

    Des chiffres officiels sous-estimés

    En plus des habitants, 25 000 sauveteurs ont reçu des doses considérables de radiations. TEPCO, l’exploitant de la centrale de Fukushima, annonce que parmi eux, 100 devraient contracter un cancer, fatal pour la moitié d’entre eux. Des statistiques sans doute largement sous-évaluées, selon les auteurs du rapport, liées au manque de scrupules qu’a l’entreprise lorsqu’il s’agit de trafiquer les données. TEPCO aurait notamment pu exclure de ses statistiques tous les intérimaires.

    Avec TEPCO, les autorités sanitaires japonaises sont également pointées du doigt. « En dehors de l’incidence du cancer de la thyroïde chez les enfants dans la préfecture de Fukishima, les autorités japonaises n’ont lancé aucune autre enquête scientifique à grande échelle sur les maladies liées aux radiations », peut-on lire dans le rapport. « Ils n’ont pas étudié l’augmentation des cas de fausses couches, de malformations fœtales, de leucémies, de lymphomes, de cancers solides ou de tumeurs non cancéreuses, qui avaient augmenté de manière significative après Tchernobyl. »

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