Données publiées dans Eurosurveillance

Grippe : l'efficacité du vaccin remise en cause

L'efficacité du vaccin contre la grippe a été jugée "faible à modérée", pendant la saison 2012-13. Et selon les résultats préliminaires d'une étude espagnole, le vaccin 2013-2014 serait encore moins efficace.

  • Par Julien Prioux
  • DAMOURETTE/SIPA
  • 22 Fév 2014
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    L'efficacité du vaccin contre la grippe a été « faible à modérée », pendant la saison 2012-13 ! C'est le constat d'une étude française publiée il y a quelques jours par la revue de l'European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) Eurosurveillance, et reprise par l'Agence presse médicale (APM). Comme chaque année, l'évaluation de l'efficacité vaccinale est réalisée dans le cadre de l'étude cas-contrôle multicentrique I-MOVE initiée par l'ECDC. Les résultats préliminaires pour la saison 2012-13, publiés en février 2013, suggéraient une efficacité globale de 50 %. Mais cette dernière serait en fait « plus basse », selon Esther Kissling, de la société EpiConcept à Paris, et ses collègues qui ont mené une analyse sur des prélèvements réalisés dans sept pays européens (France, Allemagne, Irlande, Pologne, Portugal, Roumanie et Espagne). 

    Le vaccin a eu une efficacité globale de 47 %
    Ces scientifiques disposaient des données relatives à 7 954 patients présentant un syndrome grippal ou une infection respiratoire aiguë. Après ajustement, l'équipe établit qu'au cours de la saison 2012-2013, le vaccin a réduit le risque de grippe B de 49 %, celui de grippe A (H1N1) de 50 % et celui de grippe A (H3N2) de 42 %.
    Par ailleurs, c'est dans la tranche des 15-59 ans que le vaccin assurait le meilleur niveau de protection. Au final, les auteurs demandent que cette efficacité soit améliorée pour atteindre des "niveaux de protection acceptables". 

    Encore pire pour la saison 2013-2014 
    Et le vaccin 2013-14 pourrait être encore moins efficace ! C'est ce que suggère en effet une étude espagnole réalisée avec les données préliminaires fournies dans le cadre de l'étude I-MOVE: des prélèvements réalisés entre le 9 décembre 2013 et le 26 janvier 2014. 
    La récolte de ces données préliminaires a été rendue possible car « l'Espagne a été l'un des premiers pays européens touchés par l'épidémie de grippe cette saison », comme l'explique l'auteur principal de l'étude Jesus Castilla (Institut de santé publique de Navarre) dans des propos rapportés par l'APM. Ainsi, parmi les 430 cas d'infection grippale confirmée en laboratoire, 23 % étaient immunisés avec le vaccin 2013-14 contre 33 % parmi les contrôles négatifs. Cela suggère que le vaccin réduit de seulement 24 % le risque d'être grippé.
    Pire encore, chez les 65 ans et plus l'efficacité n'était que de 11 %, contre 39 % chez les plus jeunes. 
    Enfin, une analyse par souche grippale suggère que le vaccin était plus protecteur contre les virus influenza A (H1N1) que contre les A (H3N2): 40 % contre 13 %. 
    Et cette dernière information est une bonne nouvelle puisque cette saison en France, les virus A(H1N1) (58,6 %) circulent un peu plus que les A(H3N2), selon le dernier bulletin hebdomadaire édité mercredi par le réseau des groupes régionaux d'observation de la grippe (Grog).

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