Bactéries et virus
Cancer du sein : la chimiothérapie augmente le risque d’infections
La chimiothérapie traite le cancer, mais elle augmente aussi le risque de développer des infections virales ou bactériennes. Elle entraîne une chute des défenses immunitaires.
Les survivantes au cancer du sein souffrent de la double peine. La chimiothérapie est très efficace pour éradiquer les cellules tumorales. Mais ce traitement se révèle aussi agressif à l’encontre des cellules qui composent le système immunitaire. Les patientes sont ainsi à risque accru d’infections virales et bactériennes dans les mois suivant leur rémission. C’est la conclusion d’une étude auprès de 88 femmes, parue dans Breast Cancer Research.
Ces participantes ont accepté de réaliser des prises de sang régulièrement avant leur prise en charge, au cours de la chimiothérapie – toutes les deux semaines – et 9 mois après. L’analyse de ces échantillons a permis de mesurer l’évolution des cellules immunitaires pendant le traitement.
Des effets à 9 mois
Les principaux types de lymphocytes – globules blancs impliqués dans la réponse immunitaires – chutent de manière significative lors d’une chimiothérapie. A court terme, cette approche thérapeutique est relativement néfaste. Mais les effets s’observent encore 9 mois après la fin du traitement.
La plupart des lymphocytes retrouvent leur niveau d’origine au terme de cette période de suivi. Mais les lymphocytes B et T – qui produisent les anticorps – ne retrouvent leur mesure initiale qu’au bout de 6 mois. Puis les taux stagnent pendant 3 mois. De même, les anticorps contre les pneumocoques et le tétanos – issus de la vaccination – chutent fortement.
Le rôle néfaste du tabac
« Nous avons été surpris de constater que l’impact de la chimiothérapie persiste à si long terme. Nous étions aussi étonnés de constater que le tabagisme et le choix de la chimiothérapie influencent le dynamisme de la récupération », souligne Thomas Hughes, principal auteur. En effet, le rétablissement est plus lent chez les fumeurs. A 9 mois, leurs concentrations de lymphocytes ne sont revenues qu'à la moitié de leur niveau d’origine.
La chimiothérapie est bel et bien à l’origine de ce phénomène. L’étude démontre que le choix des agents influence la chute des défenses immunitaires. Les anthracyclines sont particulièrement toxiques pour les lymphocytes B et T. Les taxanes quant à eux diminuent la vitesse de récupération par 2. Selon les auteurs, ce constat devrait inciter à renforcer le suivi post-chimiothérapie.