Noix, poisson, huile végétale...

Consommer plus de « bonnes graisses » pourrait éviter un million de décès

Une nouvelle étude montre l'intérêt de consommer certains aliments riches en graisses polyinsaturée. D'autres acides gras seraient à éviter, pour limiter les maladies cardiovasculaires.

  • Par Ambre Amias
  • John Hart/AP/SIPA
  • 22 Jan 2016
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    Aux Etats-Unis, la chasse aux « mauvaises graisses » bat son plein. Après la publication des Nouvelles recommandations diététiques pour les Américains, une nouvelle étude, publiée dans le journal de l' American Heart Association, estime que plus d’un million de décès liés à des maladies cardiovasculaires pourraient être évités en modifiant son régime pour y limiter les graisses saturées au profit de « bons gras ».

    Les graisses bénéfiques serait les acides gras polyinsaturés, présents dans certains poissons, dans les noix ou encore le maïs et l’huile de tournesol. Pour comprendre comme différents la consommation de différents types d'acides gras pouvait influencer les taux de mortalité cardiovasculaire, les chercheurs ont analysé les régimes propres à 186 pays.

    En parallèle, ils ont passé en revue plusieurs études scientifiques qui s’intéressaient au lien entre le nombre de décès dans une population et la consommation de certains acides gras.

    Bonnes graisses nécessaires

    D’après les données disponibles pour l’année 2010, 711 800 décès dans le monde pouvaient être expliqués par une consommation trop faible de graisses polyinsaturées. Cela représente 10 % de toute la mortalité cardiovasculaire.

    Plus étonnant, les scientifiques mettent en évidence que ne pas consommer ces bonnes graisses est plus grave que d’avoir un régime riche en graisses saturées.

    Ainsi les personnes bénéficiant d’un régime gras et sucré, mais qui mangeaient des aliments contenant des gras polyinsaturés mourraient moins que ceux qui avaient un régime simplement faible en bonnes graisses.

    Seul 3,6 % de la mortalité cardiovasculaire globale s’explique, d’après les chercheurs, par une surconsommation de mauvais gras.

    Bonne nouvelle toutefois, entre 1990 et 2010, le nombre de décès cardiovasculaires lié à une sous consommation de bons gras a diminué de 9 % et ceux liés à une surconsommation de mauvais gras, de 21 %.

    Inégalités entre pays

    Mais de fortes inégalités subsistent entre les pays. Les plus développés ont en effet pu mettre en œuvre des mesures pour diminuer la part des acides gras saturés dans l’alimentation de leurs populations.

    « Grâce à des politiques vigoureuses, les décès liés à la consommation de graisses saturées est en baisse dans les pays occidentaux, bien qu’aux Etats-Unis et au Canada, ce soit moins le cas. Mais dans des pays à faibles revenus, les décès associés à la consommation de ces graisses sont en augmentation. C’est donc un problème global » explique Dariush Mozaffarian, auteur principal de l’étude.

    Il estime que ces résultats pourraient pousser les pays, à travers le monde, à revoir leurs programmes de nutrition et à mettre en place de nouveaux standards pour favoriser les aliments riches en graisses polyinsaturées.

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