Etude danoise

Aide à la conception : le risque de divorce triple après un échec

L'infertilité dans un couple est une épreuve qui ne s'achève pas toujours bien. Une étude révèle qu'un échec de l'aide à la conception triple le risque de séparation.

  • Par Audrey Vaugrente
  • CLOSON DENIS/ISOPIX/SIPA
  • 31 Jan 2014
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    Les difficultés à concevoir sont une épreuve pour un couple. Plus les membres ont du mal à avoir un bébé, plus les risques de divorce sont élevés. C'est le résultat d'une étude publiée ce 31 janvier dans la revue Acta Obstetrica et Gynecologica Scandinavica.

    « Des études précédents montrent que les troubles de la fertilité causent une détresse maritale ou sexuelle pour les couples, ce qui peut entraîner la séparation ou le divorce. Notre étude a voulu savoir si les femmes qui n'ont pas d'enfant après un test de fertilité étaient plus à risque de mettre fin à leur vie de couple », explique Trille Kristina Kjaer, auteur de l'étude. Des chercheurs ont en effet déterminé qu'un traitement pour améliorer la fertilité a tendance à altérer la qualité de vie d'un couple, notamment en augmentant le stress, l'anxiété et la dépression.

    Les femmes plus affectées par l'échec

    Mais d'autres études ont conclu que ce type d'épreuve rapproche les deux conjoints, ce qu'on appelle le « bénéfice matrimonial ». Une étude danoise, publiée dans Fertility and Sterility en 2011, a établi qu'un tiers des couples en échec estimaient que l'épreuve avait des conséquences positives et avait soudé le couple. En 1993, une autre étude parue de Demography affirme que les couples mariés étaient moins à risque de divorce que les coupes non mariés.

    Pour faire le tri entre le réel et le fantasmé, l'équipe danoise a utilisé les registres nationaux d'aide à la conception. Ils ont identifié plus de 47 500 femmes qui ont eu recours à l'assistance médicale à la procréation entre 1990 et 2006. Parmi elles, 57% ont donné naissance à un enfant au moins grâce à un traitement. Celles qui ne sont pas parvenues à concevoir ont divorcé dans 30% des cas après 12 ans de suivi, ce qui triple le risque de divorce. Les femmes sont les plus affectées par un échec, révèle l'étude. Elles sont les plus nombreuses à mettre fin à la relation.

    Le plus souvent, la séparation intervient après l'évaluation médicale. « Nos résultats suggèrent que ne pas avoir d'enfant après un traitement de la fertilité peut avoir des effets négatifs sur la durée de la relation des couples avec des troubles de la fertilité. Des recherches approfondies qui tiennent compte de la qualité du mariage et le bien-être relationnel des couples avec des troubles de la fertilité sont maintenant nécessaires », estime le Dr Kjaer.

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