Perception olfactive

Votre nez est plus puissant que vous ne le pensez

Les êtres humains peuvent distinguer les odeurs avec une précision de l'ordre de la milliseconde.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • nensuria/iStock
  • 15 Oct 2024
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    Lorsque l’on inhale, des substances chimiques en suspension dans l'air pénètrent dans notre nez, créant ainsi l'"odeur" que l’on détecte. Quand on expire, ces dernières sont ensuite expulsées. "Chez les êtres humains, chaque respiration dure de 3 à 5 secondes, ce qui fixe la limite temporelle de la perception olfactive", selon des scientifiques de l'Institut de psychologie de l'Académie chinoise des sciences. Ainsi, tous les changements chimiques qui se produisent au cours d'une seule respiration semblent être combinés en une seule odeur. Pour cette raison, l'odorat est souvent considéré comme un sens lent. Cependant, dans une nouvelle étude, les chercheurs pékinois ont révélé qu’en une seule respiration, la perception olfactive humaine peut détecter de fines modifications chimiques en une fraction de seconde.

    Les êtres humains peuvent différencier deux odeurs dont l’exposition est séparée de 60 millisecondes

    Afin de parvenir à cette conclusion, ils ont conçu un dispositif déclenché par le reniflement qui contrôle la diffusion de l'odeur avec une précision de 18 millisecondes, "soit environ la durée d'une image sur un écran LCD ordinaire (60 Hz)". À l'aide de cet appareil, l'équipe a créé des mélanges temporels d'odeurs, en présentant deux odeurs l'une après l'autre avec des délais mesurés avec précision. Les auteurs ont recruté 229 personnes qui ont participé à cinq expériences pour voir si elles pouvaient distinguer ces mélanges.

    D’après les résultats, lorsque deux composés odorants, A et B, étaient présentés dans des ordres différents (A avant B et B avant A), les volontaires pouvaient faire la différence lorsque le délai entre les composés n'était que de 60 millisecondes, à savoir environ un tiers du temps qu'il faut pour cligner des yeux. Les scientifiques ont constaté que les performances des adultes à distinguer les odeurs s’amélioraient avec l’allongement des délais d’exposition entre les composés. Elles "sont indépendantes de la connaissance explicite de l'ordre des odorants", peut-on lire dans les travaux. Cette capacité n'était pas influencée par des facteurs, tels que l'intensité de l'odeur, le caractère agréable, le piquant ou la quantité totale de molécules odorantes dans un reniflement.

    "Une sensibilité temporelle comparable à celle de la perception des couleurs par le cerveau"

    Ces recherches, publiées dans la revue Nature Human Behaviour, montrent que la perception olfactive humaine est sensible à la dynamique chimique d’une seule respiration. "Renifler des odeurs n'est pas une longue exposition à l'environnement chimique qui fait la moyenne des variations temporelles. Il s'agit plutôt d'une sensibilité temporelle comparable à celle de la perception des couleurs par le cerveau", a déclaré Zhou Wen, auteur principal de l’étude.

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