Oncologie
La microgravité dans l’espace pourrait aider à traiter le cancer
L’université de Californie à San Diego est la première à tester l’efficacité des médicaments anticancéreux dans l'espace dans le cadre d'une mission spatiale.
De plus en plus de preuves montrent que les conditions de microgravité peuvent accélérer le vieillissement, l'inflammation et le dysfonctionnement immunitaire des cellules souches humaines, selon des chercheurs de l’université de Californie à San Diego (États-Unis). Comprendre ce processus ne serait pas seulement utile pour garder les astronautes en bonne santé, cela pourrait également aider à mieux prendre en charge les cancers.
Après un mois dans l’espace, des marqueurs précancéreux étaient élevés
Au cours de la première mission spatiale privé d'Axiom Space, Axiom Mission 1 (Ax-1), les scientifiques avaient envoyé des cellules souches sanguines dans l’espace. Ils avaient découvert qu'en orbite terrestre basse, les cellules souches cancéreuses semblaient se régénérer plus facilement et devenir plus résistantes aux traitements. Autre constat : plusieurs marqueurs précancéreux étaient élevés après un mois dans l'espace. "Il convient de noter l'activation d'APOBEC3C et d'ADAR1, deux enzymes qui modifient respectivement l'ADN et l'ARN et favorisent la prolifération du cancer et l'évasion immunitaire", peut-on lire dans un communiqué de l’université.
Cancers : déterminer si deux traitements peuvent inverser la régénération des cellules
À partir de ces découvertes, l’équipe a décidé de lancer de nouvelles expériences, qui se dérouleront sur 10 jours en orbite, dans le cadre de la deuxième mission spatiale privé Axiom Space, Axiom Mission 2 (Ax-2). Elle a envoyé des modèles organoïdes tumoraux de leucémie, de cancer colorectal et du sein en orbite terrestre basse "où les conditions de microgravité accéléreront les connaissances sur la façon dont les cancers adoptent les propriétés des cellules souches qui les rendent résistants à la thérapie, y compris la dormance, la régénération et la longévité." Les chercheurs testeront également deux médicaments inhibiteurs ADAR1, Fedratinib et Rebecsinib, pour voir s’ils peuvent inverser le processus de régénération maligne et potentiellement prévenir la progression du cancer.
Dans une autre expérience, ils veulent suivre la santé des cellules souches des astronautes pour évaluer les effets de l'environnement spatial sur leur vieillissement, la fonction immunitaire et la régénération des cellules souches cancéreuses. Des échantillons de sang seront prélevés sur les membres d'équipage avant, pendant et immédiatement après la mission, avec jusqu'à cinq ans de suivi annuel après le vol spatial. "Nous sommes ravis d'avoir l'opportunité, avec nos missions d'astronautes privés, de faire avancer ces travaux. Notre mission est d'améliorer la vie sur Terre", a déclaré Christian Maender, vice-président des solutions spatiales chez Axiom Space.