Circuits cérébraux

L'obésité réduit la testostérone et le nombre de spermatozoïdes

Le fait d'être obèse aurait un impact sur les circuits cérébraux des hommes.

  • Par Mathilde Debry
  • ts :Phira Phonruewiangphing / istock.
  • 23 Sep 2024
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    L'obésité réduit la testostérone et le nombre de spermatozoïdes en perturbant les circuits cérébraux. C’est la conclusion d’une nouvelle étude publiée dans The Journal of Neuroscience.

    Obésité : quels sont les objectifs de l'étude ?

    "L'un des objectifs à long terme de ma recherche est d'identifier les mécanismes moléculaires et cellulaires qui régulent la fonction de reproduction, nécessaire à la survie de l'espèce", déclare l'auteur de l’essai Djurdjica Coss, professeur à l'université de Californie.

    "Ma recherche est aussi importante pour les personnes qui luttent contre une infertilité inexpliquée. Elle est également essentielle pour la survie des espèces menacées dont la préservation dépend de l'assistance à la procréation", ajoute-t-il.

    "L'augmentation de l'infertilité dans le monde occidental a coïncidé avec la prévalence croissante de l'obésité, qui touche aujourd'hui 35 % des individus aux États-Unis", poursuit-il. "Les personnes obèses présentent une incidence plus élevée de diverses maladies, y compris des troubles de la reproduction" complète-t-il.

    Obésité : des tests effectués sur des souris mâles

    Pour reproduire les effets de l'obésité chez les hommes, Djurdjica Coss et son équipe ont utilisé des souris mâles nourries avec un régime riche en graisses. Ces animaux ont été comparés à un groupe témoin nourri avec un régime standard.

    Après 12 semaines d’expérience, les chercheurs ont mesuré chez tous les rongeurs les niveaux d'hormone lutéinisante (LH), une composante essentielle à la production de testostérone et au développement des spermatozoïdes.

    L'équipe a aussi évalué deux groupes de neurones dans l'hypothalamus :
    -      les neurones à proopiomélanocortine (POMC), qui jouent un rôle dans la régulation de l'équilibre énergétique et de la prise alimentaire ;
    -      les neurones à kisspeptine, qui sont essentiels pour contrôler la libération de l'hormone gonadotrophine (GnRH) et par conséquent de l'hormone lutéinisante.

    Obésité : quels sont les résultats de l'étude ?

    Les chercheurs ont alors constaté que l'obésité entraînait des changements importants dans les circuits reproductifs du cerveau. Chez les souris obèses, la fréquence des impulsions d'hormone lutéinisante (LH) était réduite, ce qui entraînait une baisse des niveaux de testostérone et du nombre de spermatozoïdes.

    Les effets chroniques de l'obésité supprimaient aussi l'activité des neurones à kisspeptine, qui sont essentiels pour déclencher la libération de la GnRH et de la LH.

    Une autre découverte importante est que la signalisation du glutamate était réduite chez les souris obèses.

    "L'ampleur des changements a été surprenante", estime Djurdjica Coss. "Nos analyses ont démontré que le cerveau est le site principal de l'impact de l'obésité sur la fonction de reproduction, en particulier au niveau des populations de neurones qui régulent l'axe des hormones de reproduction et la prise alimentaire", résume-t-il.

    Obésité : une nette augmentation en France

    D’après un nouveau rapport de Santé publique France, le nombre de Français obèses ou en surpoids a fortement augmenté au cours des 20 dernières années. 

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