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Obésité : une étude remet en cause le lien avec des capacités cognitives plus faibles
Par le passé, des études ont établi que des performances cognitives plus faibles dans l'enfance ou l'adolescence pouvaient être associées à un taux d'obésité plus élevé à la fin de l'âge adulte. Mais une nouvelle étude revient sur ces conclusions qui seraient potentiellement erronées.
Les liens entre la capacité cognitive et l'indice de masse corporelle (IMC) établis par plusieurs études précédentes peuvent en réalité être dus à une confusion avec d'autres facteurs liés aux antécédents familiaux, selon une nouvelle étude publiée le 13 avril dans la revue accessible en ligne PLOS Medicine.
Des capacités cognitives plus faibles ne sont pas forcément liées à l'obésité
Ces études antérieures avaient conclu qu’une capacité cognitive plus faible dans l'enfance ou l'adolescence pouvait être associée à un IMC ou à un taux d'obésité plus élevé à la fin de l'âge adulte. Pour vérifier cela, les chercheurs à l’origine de cette nouvelle étude, Liam Wright, chercheur à l'university College de Londres, ainsi que Neil M. Davies et David Bann, ont utilisé des données sur 12.250 frères et sœurs de 5.602 ménages suivis de l'adolescence à leurs 62 ans dans le cadre de quatre études de cohorte distinctes sur les jeunes américains.
En comparant les liens entre la capacité cognitive et l'IMC au sein des familles, l'équipe a pris en compte des facteurs non observés précédemment liés aux antécédents familiaux. Les chercheurs ont constaté que le passage du 25e au 75e centile des capacités cognitives de l'adolescent était associé à une diminution estimée de 0,61 kg/m2 de l'IMC (IC à 95 % -0,90 à -0,33) après ajustement en fonction de la situation socioéconomique de la famille.
Cependant, quand ils ont comparé les frères et sœurs, ils ont découvert que le passage du 25e au 75e centile des capacités cognitives de l'adolescent n'était associé qu'à une diminution de l'IMC de 0,06 kg/m2 seulement (IC à 95 % -0,35 à 0,23).