Trouble auditif
Acouphènes : vivre près d'une rue très fréquentée augmente les risques d’acouphènes
Plus les résidents sont exposés au bruit de la circulation chez eux, plus ils sont enclins à développer des acouphènes.
Moteurs qui ronronnent, travaux, klaxons, musique émise par un bar… Si votre appartement ou maison donne sur une rue passante et bruyante, vos organes auditifs peuvent être endommagés à cause des nuisances sonores. C’est ce qu’ont révélé des chercheurs de l’université du Danemark du Sud dans une étude parue dans la revue Environmental Health Perspectives.
40.692 patients souffrant d’acouphènes ont été recrutés
Pour examiner l’association entre l’exposition au bruit de la circulation résidentielle et les conséquences sur l’audition, les scientifiques ont recruté tous les habitants danois, âgés de plus de 30 ans, dont 40.692 ont été diagnostiqués avec des acouphènes. Pour rappel, il s’agit de bruits que l’on entend dans une oreille (ou les deux) ou dans sa tête sans qu'ils n’aient été émis par une source du monde extérieur. Les sons perçus peuvent ressembler à des bourdonnements, des sifflements, un grincement ou encore un gazouillis.
"Nous avons modélisé le trafic routier et le bruit ferroviaire au niveau des façades les plus et les moins exposées de toutes les adresses danoises de 1990 à 2017. Pour tous les participants, nous avons calculé l'exposition moyenne au bruit dans le temps sur 1, 5 et 10 ans et récupéré des informations détaillées sur les variables socio-économiques au niveau individuel et régional", a précisé l’équipe.Le bruit de la circulation nous stresse et nous empêche de bien dormir
Les auteurs ont constaté que pour chaque dizaine de décibels de bruit en plus dans la maison des volontaires, le risque de développer des acouphènes augmente de 6 %. Selon les chercheurs, le fait d’habiter près d’une rue ou d’une route très fréquentée peut augmenter le niveau de stress et perturber le sommeil. Lorsqu’une personne est stressée et dort mal, elle court un risque plus élevé de développer des acouphènes. D’après les résultats, les estimations de risque les plus élevées ont été trouvées pour les femmes, les personnes sans perte auditive, les adultes ayant un niveau d'éducation et de revenu élevé, et les participants n'ayant jamais exercé le métier d'ouvrier.
"Dormir dans une pièce qui ne donne pas sur la route ou installer des fenêtres double vitrage"
L’équipe a indiqué qu’il était possible d’améliorer son sommeil si l’on habite dans une rue passante et bruyante. "Pour réduire l’exposition au bruit chez soi, on peut dormir dans une pièce qui ne donne pas sur la route ou installer des fenêtres double vitrage. Mais tout le monde ne dispose pas de ces options. Il est donc nécessaire que le bruit de la circulation soit considéré comme un risque pour la santé qui doit être pris en compte dans l'aménagement urbain et les décisions politiques", a conclu Manuella Lech Cantuaria, auteure des travaux, dans un communiqué.