Cancérologie
Cancer : condamné à mourir dans les 12 mois, il guérit grâce à l'immunothérapie
Un homme de 51 ans a été complètement guéri d’un cancer des voies biliaires, pourtant diagnostiqué comme incurable, grâce à un traitement d’immunothérapie.
"J'ai demandé à mon docteur d'être honnête avec moi, et de me dire combien de temps il me restait [à vivre], a expliqué Robert Glynn, un soudeur anglais de 51 ans, au média Guardian. Elle m'a dit 12 mois". Et pourtant, aujourd’hui, ce patient qui était atteint d’un cancer des voies biliaires est totalement guéri. Ce n’est pas un miracle, mais le résultat d’un traitement d’immunothérapie qu’il a reçu dans le cadre d’un essai clinique.
Un cancer des voies biliaires à un stade très avancé
L’histoire de Robert Glynn remonte à 2019. Alors qu’il n’a que 49 ans, les médecins lui diagnostiquent un cancer des voies biliaires à un stade très avancé. En effet, en plus des voies biliaires, ses glandes surrénales et son foie sont touchés. Les praticiens estiment que les tumeurs ne sont pas opérables. La maladie est donc incurable et le pronostic vital du patient ne devrait pas dépasser 12 mois.
Il existe deux types de cancer des voies biliaires, ou cholangiocarcinome, selon la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE). Le premier est dit intra-hépatique et se manifeste par une tumeur du foie. Le second, appelé extra-hépatique, est lié à un rétrécissement de la voie biliaire. Dans la plupart des cas, les symptômes d’un cancer des voies biliaires apparaissent à un stade avancé ce qui explique qu’ils soient généralement mortels, comme le précise le Manuel MSD.
Le traitement d’immunothérapie, un espoir pour les patients
Pour la prise en charge de son cancer, Robert Glynn est orienté vers la fondation Christie, spécialisée dans le traitement du cancer en Europe et gérée par le système de santé publique du Royaume-Uni, le National Health Service (NHS). Il entame alors un traitement d’immunothérapie, déjà approuvé pour les cancers du poumon, du rein et de l'œsophage, mais qui est encore au stade d’essai clinique pour celui des voies biliaires. Selon le centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy, l’immunothérapie “consiste à utiliser les défenses immunitaires de l'organisme pour qu'elles s'attaquent aux cellules cancéreuses et les détruisent”.
Grâce à ce traitement, complété par des séances de chimiothérapies traditionnelles, les tumeurs de Robert Glynn ont diminué et sont devenues opérables. Ainsi, en janvier dernier, les chirurgiens ont procédé à l’intervention pour les retirer. Résultat : l’analyse post-opératoire de ces tumeurs montre qu’aucune ne contenait de cellule cancéreuse active. C’est donc un résultat très encourageant pour l’essai clinique actuellement en cours.
"La plupart des patients avec ce diagnostic [de cancer] n'ont pas autant de mutations dans leurs cellules cancéreuses, donc le traitement ne sera pas aussi efficace, mais cela souligne l'importance de la médecine personnalisée, précise Juan Valle, oncologue au sein de la fondation Christie. Cela pourrait conduire à un changement dans la façon dont nous traitons des patients comme Robert à l'avenir".