Maladie neurologique
Changement climatique : quels sont les risques sur la santé de notre cerveau ?
Le changement climatique a et aura de nombreux effets sur la santé des populations. Des chercheurs américains démontrent, à l’occasion d’une nouvelle revue d’étude, son impact sur la santé cérébrale et l’augmentation des maladies neurologiques.
Selon une nouvelle revue d’étude publiée dans la revue Neurology, réalisée par des chercheurs de l'American Academy of Neurology, le réchauffement climatique provoque une augmentation des maladies neurologiques, allant des migraines chroniques à la maladie d'Alzheimer.
Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de la sclérose en plaques (SEP) sont également concernées par une aggravation de leurs symptômes, notamment à cause de la pollution de l'air. En effet, l'exposition aux polluants atmosphériques, en particulier les nitrates et les particules appelées "PM 2,5" rejetés notamment par les gaz d'échappement des voitures, a augmenté le risque d'accident vasculaire cérébral, de maux de tête, de démence, de maladie de Parkinson et de sclérose en plaques.
Réchauffement climatique : les AVC plus fréquents
De plus, les accidents vasculaires cérébraux peuvent aussi devenir plus fréquents avec la hausse des températures.
Enfin, à cause du dérèglement climatique, les parasites porteurs de maladies qui touchent le cerveau se propagent davantage. Le changement climatique a étendu les conditions favorables aux maladies neuro-infectieuses émergentes telles que le virus du Nil occidental, la méningite à méningocoque et l'encéphalite à tiques (des maladies véhiculées par les animaux et les insectes) au-delà des zones géographiques habituelles.
"Alors que nous assistons aux effets du réchauffement de la planète sur la santé humaine, il est impératif que les neurologues anticipent comment les maladies neurologiques peuvent changer", a déclaré l'un des auteurs de la revue d’étude, le Dr Andrew Dhawan, de la Cleveland Clinic, dans un communiqué.
Les impacts peuvent être encore plus graves dans les régions pauvres
Pour parvenir à ces résultats, lui et ses collègues ont épluché 364 études publiées précédemment sur la pollution, le changement climatique, les températures extrêmes et les maladies neurologiques entre 1990 et 2022. L'équipe de chercheurs américains notent que leurs résultats s'appliquent uniquement aux pays riches et développés. Les impacts peuvent être encore plus graves dans les régions du monde plus pauvres. De plus, seuls les effets sur les adultes ont été étudiés, et non ceux sur les enfants.
"Le changement climatique pose de nombreux défis à l'humanité, dont certains ne sont pas bien étudiés", regrette Andrew Dhawan. "D'autres études sont nécessaires sur les moyens de réduire la transmission des maladies neuro-infectieuses, sur la manière dont la pollution de l'air affecte le système nerveux et sur comment améliorer la prestation des soins neurologiques face aux perturbations liées au climat", affirme-t-il.