Fake news
Soigner un AVC en se piquant le doigt ? C’est n’importe quoi !
Plusieurs publications, largement relayées sur Facebook, assurent que piquer les doigts d’une personne souffrant d’un accident vasculaire cérébral avec une aiguille permettrait de la sauver. Pourtant, cette méthode est inefficace et représente un danger pour les victimes, selon des médecins.
"Voici comment sauver une personne rapidement qui vient de succomber à un AVC". C’est ainsi que débute un message publié le 10 juin 2017 sur Facebook. Cette publication, qui a fait le tour de la plateforme et a été reprise par plusieurs comptes, indique qu’une méthode chinoise permettrait de guérir à "100 %" les patients faisant une attaque cérébrale. Cette technique consisterait à piquer "l’ensemble des dix doigts" des malades avec "une simple aiguille pour la couture." "Lorsque les dix doigts commenceront à saigner, il faut attendre quelques minutes et vous verrez que la victime sera de retour à la vie comme si elle avait été ressuscitée", peut-on lire dans la publication.
Une technique dangereuse pour les victimes
Pendant plusieurs années, de nombreux internautes ont pris au sérieux ce conseil. Pourtant, cette affirmation concernant l’efficacité de cette technique chinoise est fausse. "Cette méthode décrite par cette publication Facebook n'est basée sur aucun élément scientifique", a déclaré, à l’AFP, Michel Gugenheim, neurologue et président de l’Association des neurologues libéraux de langue française.
Interrogé en 2020 par l’agence de presse, le professeur Dilraj Singh Sokhi, chef du service de neurologie à l’hôpital Aga Khan de Nairobi avait signalé que cette pratique pouvait aggraver l’état de la victime. "La douleur causée par le fait de blesser l’une des parties les plus sensibles du corps pourrait augmenter la pression artérielle des patients et aggraver l’AVC", avait-il précisé.
Appeler le 15, le seul moyen de sauver un patient souffrant d’un AVC
Les médecins ont rappelé qu’en cas d’AVC ou de suspicion d’une attaque cérébrale, il convient immédiatement d’appeler les secours. "Il est essentiel d’agir très vite. À chaque minute qui passe, un million de cellules meurent dans le cerveau. Il est prouvé qu’au cours d’un AVC, si le patient est conduit au plus tôt à l’hôpital, il a de plus grandes chances de s’en sortir, car le traitement que nous proposons ne peut être donné qu’au cours des premières heures suivant l’attaque", avait expliqué, à l’AFP, le professeur Dilraj Singh Sokhi.