Démence
Maladie d’Alzheimer : pourquoi les femmes sont-elles plus touchées que les hommes ?
Après 65 ans, les femmes sont environ deux fois plus susceptible de développer la maladie d’Alzheimer que les hommes. Selon un groupe de chercheurs, une hormone identifiée chez les femmes en serait la cause.
"La maladie d'Alzheimer a une incidence plus élevée chez les femmes âgées, avec un pic de déclin cognitif qui suit l'adiposité viscérale et la perte osseuse pendant la transition ménopausique". C’est ce qu’ont indiqué une équipe de scientifiques chinois et américains. Ces derniers se sont demandés pourquoi cette affection neurodégénérative concernait davantage la gent féminine. Pour en avoir le cœur net, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés récemment dans la revue Nature. Pour les besoins des travaux, les auteurs ont effectué une expérience sur des souris qui ont subi une ovariectomie.
Afin de mener à bien leur étude, ils ont décidé de se concentrer sur les hormones féminines qui sont radicalement modifiées durant la ménopause. Ils ont observé laquelle activait la voie de signalisation "C/EBPβ/AEP", qui est le facteur central des maladies neurodégénératives. Les chercheurs ont identifié l’hormone folliculostimulante (FSH) comme le principal facteur de démence.
Le rôle de l’hormone folliculostimulante dans la survenue de la maladie d'Alzheimer
"Nous montrons ici que l’hormone folliculostimulante agit directement sur les neurones hippocampiques et corticaux pour accélérer le dépôt d'amyloïde-β et de Tau et altérer la cognition chez des souris présentant des caractéristiques de la maladie d'Alzheimer", peut-on lire dans les recherches.D’après les résultats, l'inhibition de l'action de l'hormone FSH réduit la graisse corporelle, améliore la thermogenèse, augmente la masse osseuse et réduit le cholestérol chez les souris. Selon les scientifiques, le blocage de l'action de la FSH chez ces souris annule le phénotype de la maladie d'Alzheimer en inhibant la voie neuronale "C/EBPβ/AEP".
"Ces données suggèrent non seulement un rôle causal de l'augmentation des taux de FSH dans la survenue de la maladie d'Alzheimer au cours de la ménopause, mais révèlent également une possibilité de traiter la maladie d'Alzheimer, l'obésité, l'ostéoporose en bloquant la FSH", ont conclu les chercheurs.