En 2020, le nombre de cas de dépression et d'anxiété ont augmenté de plus d'un quart dans le monde à cause de la pandémie.

C’est une étude qui livre un résultat sans précédent. Parue ce vendredi 8 octobre dans la revue The Lancet, elle est la première à évaluer les impacts mondiaux de la pandémie sur les troubles dépressifs majeurs et anxieux. Celle-ci détaille les résultats par âge, sexe et localisation dans 204 pays et territoires. Les résultats sont alarmants et révèlent une augmentation de plus d’un quart des cas de dépression et d’anxiété.

Les femmes les plus touchées…

Dans le détail, les chercheurs relèvent 28% et 26% de patients supplémentaires atteints de troubles dépressifs majeurs et d’anxiété. “Cela souligne un besoin urgent de renforcer les systèmes de santé, affirme Damien Santomauro, du Queensland Center for Mental Health Research, School of Public Health, en Australie et auteur principal de l’étude. Même avant la pandémie, les systèmes de soins de santé mentale de la plupart des pays manquaient de ressources et étaient désorganisés. Répondre à cette demande supplémentaire (...) sera difficile, mais il n'est pas envisageable de ne rien faire.”

Les femmes sont apparues plus touchées que les hommes au niveau de leur santé mentale. “La pandémie de Covid-19 a exacerbé de nombreuses inégalités existantes et les déterminants sociaux de la maladie mentale, estime la co-auteure de l'étude, Alize Ferrari. Malheureusement, pour de nombreuses raisons, les femmes ont été davantage susceptibles d'être plus touchées par les conséquences sociales et économiques de cette pandémie.”

…ainsi que les jeunes

Les plus jeunes apparaissent également comme la population à la santé mentale la plus fragilisée pendant la période de pandémie. “Les fermetures d'écoles et des restrictions plus larges limitant la capacité des jeunes à apprendre et à interagir avec leurs pairs, combinées au risque accru de chômage”, ajoute Alize Ferrari.

Enfin, les auteurs notent que les pays les plus durement frappés par la pandémie sont également ceux qui ont connu les plus fortes augmentations de la prévalence des troubles. Ils indiquent toutefois avoir parfois manqués de données fiables sur les effets de la pandémie de Covid-19 sur la santé mentale dans certaines régions du monde, en particulier les pays à revenu faible et intermédiaire.