Mutants
Ce nouveau moustique OGM ne voit pas les humains... et ne les pique plus !
Pour lutter contre les nombreuses maladies que transmettent les moustiques Aedes aegypti en piquant les humains, des chercheurs ont modifié génétiquement les yeux de ces insectes.
Des scientifiques américains viennent de créer un moustique génétiquement modifié incapable de distinguer les contrastes visuels. Comme il ne peut plus repérer ses victimes, il ne pique plus les humains.
Les moustiques Aedes aegypti sont attirés par les couleurs sombres
"Le moustique Aedes aegypti infecte plusieurs millions de personnes chaque année avec des flavivirus qui causent des maladies comme la dengue, la fièvre jaune, le chikungunya et le Zika", expliquent les auteurs de l’étude en préambule pour justifier leurs démarches. "Seules les femelles piquent, et elles le font parce qu'elles ont besoin des nutriments présents dans le sang pour le développement de leurs œufs", poursuivent-ils.
Les Aedes aegypti sont particulièrement attirés par les personnes portant des vêtements sombres. "Même en l'absence d'humains, le CO2 stimule les moustiques à rechercher des images plus sombres", rapporte Yinpeng Zhan, principal auteur de l'étude parue dans Current Biology. "C'est une fois que ces indices visuels l'ont amené à quelques centimètres de sa cible que le moustique va déterminer si cette dernière constitue un hôte potentiel ou pas grâce aux odeurs corporelles", détaille-t-il. `
Deux protéines éliminées des yeux des moustiques
Partant de ces constats, son équipe a donc eu l’idée de rendre le moustique Aedes aegypti presque aveugle pour l'empêcher de repérer ses proies. Pour ce faire, les chercheurs ont eu recours à la technique génétique du CRISPR et ont éliminé deux protéines exprimées dans les yeux du moustique : la rhodopsine Op1 et la rhodopsine Op2.
Ce n’est pas la première fois que les Américains ont recours à la génétique pour s’attaquer aux moustiques Aedes aegypti. En mai dernier, la Floride a libéré 500 millions de moustiques génétiquement modifiés pour éliminer la population locale de cet insecte, s’attirant la foudre de nombreux militants écologistes.