Pollution

Des microplastiques retrouvés dans des bouteilles de sodas

L'association française, Agir pour l'Environnement, a identifié six sortes de plastiques dans les bouteilles de Coca-cola et de Schweppes.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • Narong Rammanee/iStock
  • 26 Aoû 2024
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    Sponsor officiel des Jeux Olympiques Paris 2024, le Coca-cola est connu pour sa forte teneur en sucre, mais ses bouteilles contiennent aussi des microplastiques. C’est ce qu’a récemment signalé l’association française, Agir pour l'Environnement. Pour parvenir à cette conclusion, cette dernière a mené une enquête au cours de laquelle elle a fait appel à deux laboratoires spécialisés dans la recherche et l’identification des micro et nanoplastiques afin de mesurer le risque d’ingérer des fragments de plastique en buvant deux sodas.

    Coca-Cola, Schweppes : des bouteilles de deux sodas ont été ouvertes à une, dix et vingt reprises

    Dans le cadre de l’étude, les experts ont analysé une bouteille de Coca-Cola d’un litre et une bouteille de Schweppes Indian Tonic de 1,5 litre. Pour reproduire les conditions en usage réel, les bouteilles examinées ont été ouvertes une seule fois, 10 fois et 20 fois afin d’évaluer l’impact d’ouvertures multiples des bouteilles sur la présence de microplastiques entre 10 µm et 5 mm, chaque fois sur une nouvelle bouteille. "L’ouverture 10 fois a été répétée deux fois avec une variation de température en amont de l’analyse afin d’évaluer si les conditions de stockage avaient un impact sur la quantité de microplastiques présents. Et l’analyse après 20 ouvertures consécutives a été répétée deux fois dans les mêmes conditions de stockage", sauf pour la bouteille de Schweppes Indian Tonic. Ensuite, les particules de plastiques ont été dénombrées, mesurées, et la nature des polymères identifiée à l’échelle micrométrique. Une analyse complémentaire des populations de particules a été effectuée à l’échelle nanométrique et une observation directe des particules a été réalisée en microscopie électronique à balayage.

    Des dizaines de fragments de 6 sortes de plastiques identifiés dans les bouteilles de sodas

    Au total, six sortes de plastiques différents ont été retrouvées dans les bouteilles de sodas. Dans le détail, les experts ont identifié 46 et 93 microparticules de plastique respectivement dans une bouteille d’un litre de Coca et d’un litre et demi de Schweppes après une vingtaine d’ouvertures.

    "Les polymères composant les microparticules détectées étaient majoritairement du polyéthylène (PE), du polytéréphtalate d’éthylène (PET), et du polychlorure de vinyle (PVC). Ont aussi été identifiées, en moindre quantité, des microparticules de polyamide (PA), de polypropylène (PP), et de polyuréthane (PU)", peut-on lire dans les résultats. Selon les experts, le nombre de microparticules augmente sensiblement à mesure que le nombre d’ouvertures croit, ce qui permet "d’émettre l’hypothèse d’une responsabilité de la dégradation du bouchon dans l’origine des microplastiques identifiés."

    Autre découverte : des nanoparticules de 200 à 600 nanomètres présents dans les bouteilles après une seule ouverture. Après 20 ouvertures de la bouteille de Coca-Cola, les nanoparticules observées dans le soda ont une taille moyenne de 518 nm nanomètres

    Microplastiques : "une meilleure prise en compte de leur potentiel toxique est nécessaire"

    Pour rappel, les microplastiques, qu’il est possible d’ingérer, d’inhaler ou de toucher, ne sont pas sans risques pour la santé, car ces derniers passent la muqueuse intestinale où elles peuvent être internalisées par les cellules ou entrer dans le système circulatoire sanguin et lymphatique et être déposées dans d’autres organes. En effet, plusieurs recherches ont mis en avant la présence de microplastiques dans le corps humain et notamment dans le placenta, le lait maternel, les tissus pénils, les fèces, le système digestif (intestin, colon, foie), et dans les liquides corporels (salive, sang, liquide broncho-alvéolaire, urine, spermatozoïdes).

    "Une meilleure prise en compte du potentiel toxique des micro-, et plus encore des nanoparticules de plastiques, est donc nécessaire afin de mieux appréhender leur impact sur la santé humaine mais aussi sur les chaines alimentaires et les écosystèmes terrestres et marins plus globalement"
    , ont conclu les experts de l’association.

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