Bouffées de chaleurs, sueurs nocturnes

Traitement de la ménopause : des spécialistes recommandent la progestérone

Pour soulager les désagréments de la ménopause, recourir à la progestérone est une solution non seulement efficace mais aussi sans risque pour la santé, selon une étude.

  • Par Audrey Vaugrente
  • REX/Mood Board/REX/SIPA
  • 16 Jan 2014
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    Hormones ou pas après la ménopause ? Le traitement hormonal de substitution (THS) fait l'objet de débats dans le domaine médical depuis des années. Alliant progestérone et oestroègnes, il sert à soulager les bouffées de chaleur et les désagréments liées à la ménopause. Mais il est aussi accusé d'augmenter le risque cardiovasculaire des patientes. Une étude de l'université de Colombie Britannique (Canada), publiée dans PLOS ONE ce 15 janvier, se prononce en faveur de la progestérone.

    « Les risques ont été exagérés »

    La progestérone, hormone naturellement présente dans le corps, ne présente pas de risque particulier pour la santé cardiovasculaire, affirment les chercheurs. Cette hormone est la principale responsable des bouffées de chaleurs et des sueurs nocturnes pendant et après la ménopause. Cette étude dissipe l'un des principaux obstacles à l'utilisation généralisée de la progestérone chez les femmes ménopausées, selon les chercheurs.

    Pour parvenir à ces conclusions, l'équipe de chercheurs a recruté 110 femmes en bonne santé, récemment ménopausées (un an après les dernières règles). La moitié d'entre elles a reçu un traitement de progestérone, l'autre moitié un placebo. Variation de la pression artérielle, âge et niveau de cholestérol ont été analysés. Cela a permis d'estimer, à 10 ans, le risque d'infarctus et d'autres événements vasculaires. Aucune différence n'a été trouvée entre les deux groupes.

    « De nombreuses femmes appréhendent de prendre de la progestérone contre les bouffées de chaleur parce qu'elles pensent s'exposer au même risque - voire plus - qu'avec les oestrogènes. Nous avons déjà démontré que les bénéfices de la progestérone seule ont été ignorés. Cette étude prouve que les risques de la progestérone ont été exagérés », résume le Dr Jerilynn C. Prior, auteur principal de l'étude.

    Les oestrogènes longtemps privilégiés

    Les THS ont été utilisés pendant des années par les femmes afin de réduire la fréquence et la sévérité des désagréments de la ménopause. Ils servaient aussi à prévenir l'ostéoporose. Mais le recours à cette combinaison d'oestrogènes de synthèse et de progestérone a chuté après 2002. C'est à cette date qu'une étude a révélé que les THS augmentaient le risque de maladie cardiaque, de cancer du sein et d'AVC.

    Les oestrogènes ont longtemps été considérés comme l'ingrédient actif des THS contre les bouffées de chaleur. La progestérone, elle, était utilisée en prévention de l'épaississement de la paroi de l'utérus, l'endomètre, qui augmente le risque de cancer utérin. Le recours aux oestrogènes a progressivement été abandonné, notent les chercheurs. Depuis, le nombre de cancers du sein a également reculé.

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