Santé et environnement
Le changement climatique serait responsable d’un demi-million de décès par AVC
Le changement climatique augmente le risque de décès par AVC, selon une nouvelle étude.
Le changement climatique ne perturberait pas uniquement l’environnement et les températures, il impacterait aussi nos risques d’accidents vasculaires cérébraux. Une étude publiée le 10 avril 2024 dans la revue Neurology révèle qu’il serait responsable de plus d’un demi-million de décès par AVC dans le monde.
Décès par AVC : les températures inférieures à la normale augmentent le risque
Pour déterminer s’il y avait un lien entre les AVC et les températures non-optimales (c’est-à-dire supérieure ou inférieure aux normales de saison), les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux tenus entre 1990 et 2019 dans plus de 200 pays. Ils ont recensé le nombre de décès par accident vasculaire cérébral et le fardeau de l'invalidité liée à l'accident vasculaire cérébral en raison de températures non-optimales. L'équipe a ainsi déterminé que le changement climatique était responsable de 521.031 morts par AVC en 2019 et de 9,4 millions d’années de vie corrigées de l'incapacité (indicateur évaluant le nombre d’années en bonne santé perdues à cause d’une maladie).
Les scientifiques ont aussi découvert que la majorité de ces accidents vasculaires cérébraux étaient dus à des températures inférieures aux optimales attendues. Elles sont responsables de 474.002 décès par AVC, selon leurs calculs. "À des températures plus basses, les vaisseaux sanguins d'une personne peuvent se contracter, augmentant ainsi la tension artérielle. L'hypertension artérielle est un facteur de risque d'accident vasculaire cérébral", précisent les auteurs dans leur communiqué.
Si la baisse du mercure semble la plus néfaste pour la santé cérébrale, les températures plus élevées que la normale sont aussi associées à une augmentation des accidents vasculaires cérébraux. En cause, la déshydratation qui affecte les taux de cholestérol et le flux sanguin, deux facteurs de risque de l’accident vasculaire cérébral. Le risque accru lié à la chaleur était particulièrement important dans les régions à faible indice sociodémographique (SDI) telles que l'Afrique.
AVC et changement climatique : un poids plus lourd pour les hommes
Les résultats de l’étude montrent également que les hommes sont plus touchés par ce risque accru de décès par accident vasculaire cérébral liés aux changements de température. Le taux était de 7,7 pour 100.000 personnes chez les participants masculins contre 5,9 pour 100.000 chez les femmes. De plus, au niveau régional, l’Asie centrale était la plus touchée avec 18 décès par AVC liés au changement climatique pour 100.000 habitants. La Macédoine du Nord était pour sa part le pays avec le taux de mortalité le plus élevé (33 décès pour 100.000).
"Les changements dramatiques de température de ces dernières années ont affecté la santé humaine et suscité une inquiétude généralisée", reconnait l'auteur de l'étude, le Pr Quan Cheng de l'hôpital Xiangya Central South University (Chine). "Notre étude a révélé que ces changements de température pourraient augmenter le fardeau des accidents vasculaires cérébraux dans le monde, en particulier dans les populations plus âgées et dans les zones présentant davantage de disparités en matière de soins de santé", complète l’expert. Il précise aussi que des "recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer l'impact du changement de température sur les accidents vasculaires cérébraux et cibler des solutions pour lutter contre les inégalités en matière de santé".