Polluants
Les retardateurs de flamme bromés augmenteraient nos risques de mourir d'un cancer
Les diphényléthers polybromés, des retardateurs de flamme, couramment utilisés dans les plastiques et les textiles, sont associés à un risque plus élevé de décès par cancer.
Ce sont des composés chimiques présents dans de nombreux objets du quotidien. Les retardateurs de flamme bromés sont utilisés pour réduire le risque de flamme, en cas de contact avec une source de chaleur. Selon une étude parue dans JAMA, un sous-groupe, appelés polybromodiphényléthers, est associé à un risque plus élevé de décès par cancer.
Retardateur de flamme bromé : des polluants persistants dans l’environnement
Les auteurs de cette étude sont des scientifiques de l’université des sciences et de la technologie de Chine. En préambule, ils rappellent que la fabrication et l'utilisation des PBDE est largement interdite aujourd’hui, mais ces composés chimiques sont très persistants. "Les PBDE restent omniprésents dans l'environnement (par exemple, l'air, l'eau, le sol), se bioaccumulent dans les chaînes alimentaires et ont un potentiel élevé de transport à longue distance, développent-ils. Les humains continuent d'être exposés à ces composés en mangeant des aliments ou en respirant de l'air contaminé par des PBDE." Or, leurs effets sur la santé ne sont pas entièrement connus. Des études précédentes ont montré une association entre l’exposition au PBDE et le risque de maladie thyroïdienne, de diabète et de syndrome métabolique. Cette fois, les chercheurs chinois ont cherché à comprendre les liens avec le risque de décès.
Un risque de décès par cancer 300 % plus élevé pour les personnes les plus exposées aux retardateurs de flamme bromés
Pour y parvenir, ils ont utilisé une cohorte de plus de 16.000 adultes américains. Tous avaient participé à un vaste sondage sur la santé et la nutrition au début des années 2000. Ces personnes ont été suivies pendant une quinzaine d’années par des scientifiques. D’après les conclusions de cette nouvelle étude, les participants ayant le plus fort taux de PBDE dans l’organisme avaient un risque 300 % plus élevé de décès par cancer, en comparaison aux personnes ayant les taux les plus faibles. En revanche, aucune association n’a été constatée avec les décès d’autres causes, notamment cardiovasculaire. "Des analyses stratifiées ont montré que les associations observées entre l'exposition aux PBDE et la mortalité par cancer ne différaient pas sensiblement selon l'âge, le sexe, l'origine ethnique, la qualité de l'alimentation, l'activité physique ou le poids", complètent les auteurs.
Comment expliquer les liens entre PBDE et risque de cancer ?
Ils estiment que ces polluants pourraient avoir des effets négatifs sur les hormones humaines. "En tant que produits chimiques perturbateurs endocriniens, les PBDE et leurs métabolites peuvent se lier aux récepteurs hormonaux (c'est-à-dire les récepteurs des œstrogènes), agir à la fois comme agonistes et antagonistes. puis perturbent l'homéostasie hormonale, développent-ils. Cela joue un rôle dans le développement et la progression des tumeurs endocriniennes telles que le cancer de la thyroïde." D’autres recherches ont montré que les PBDE peuvent engendrer un stress oxydatif au sein des cellules, dégrader l’ADN et perturber le cycle cellulaire.