Espaces verts
Cerveau : une promenade dans la nature aide à retrouver la concentration
Marcher dans la nature, sans distraction, permettrait d’améliorer la capacité attentionnelle.
La nature nous fait du bien et cela se voit dans notre cerveau. Dans une nouvelle recherche, parue dans la revue Nature, des chercheurs en psychologie montrent qu’une promenade en nature améliore notre capacité attentionnelle. Ils l’ont vérifié grâce à des électroencéphalographies (EEG), une mesure qui permet d’enregistrer l’activité électrique du cerveau.
Déambuler dans un campus médical bitumé ou un espace vert
L’étude a été réalisée entre avril et octobre 2022 : 92 personnes ont participé. Toutes ont marché environ 40 min, avec un dispositif autour de la tête permettant de faire un EEG. La moitié du groupe a traversé un parc au pied de l’université de l’Utah, située à Salt Lake City. L’autre partie a déambulé dans le campus médical voisin, qui est entièrement bitumé. "Nous avons commencé par demander aux participants d'effectuer une tâche cognitive très épuisante où ils devaient compter à rebours à partir de 1.000, en ôtant sept à chaque fois, ce qui est vraiment difficile, développe Amy McDonnell, co-autrice de l’étude. Quel que soit le niveau en calcul mental, cela devient assez épuisant au bout de 10 min. Et juste après, nous leur avons demandé d’effectuer une tâche d’attention." Les auteurs expliquent que l’objectif était d’épuiser "les réserves attentionnelles des participants" avant d’effectuer cette "tâche de réseau d'attention" et de se promener.
"Une amélioration de l'attention exécutive" grâce à la promenade dans la nature
"Les participants qui avaient marché dans la nature ont montré une amélioration de leur attention exécutive sur cette tâche, contrairement aux marcheurs urbains", constate Amy McDonnell. Dans les conclusions, l'auteure et son équipe développent : une promenade dans la nature améliore certains processus de contrôle exécutif dans le cerveau, au-delà des avantages associés à l'exercice. Amy McDonnell précise que l’une des particularités de cette étude est qu’elle repose sur des données EEG, alors que la plupart des recherches sur le sujet sont réalisées à partir de réponses à des enquêtes ou d’auto-évaluations, "qui fournissent des informations utiles mais peuvent être très subjectives".
Nature : "les parties du cerveau qui ont été surutilisées pendant les déplacements quotidiens sont restaurées"
Le contrôle exécutif, l'un des éléments contrôlés par les chercheurs, se produit dans la partie préfrontale du cortex cérébral, une zone essentielle à la mémoire de travail, à la prise de décision, à la résolution de problèmes et à la coordination de tâches. "Lorsque le cortex préfrontal est surchargé et surstimulé, vous faites toutes sortes d'erreurs dangereuses en effectuant plusieurs tâches, souligne David Strayer, co-auteur de l’étude. La solution à cela est d'être dans un environnement naturel, de laisser le téléphone dans sa poche, puis de sortir et de parcourir les sentiers. Les parties du cerveau qui ont été surutilisées pendant les déplacements quotidiens sont restaurées. Vous réfléchissez plus clairement." Si les bienfaits de ces marches, sans distraction, sont désormais prouvés par cette étude, le duo de scientifiques ne compte pas s'arrêter là. Ils s'intéressent maintenant aux effets du téléphone portable dans le même contexte. L'idée est de comprendre comment son utilisation affecte les résultats des participants en matière de capacité atentionnelle, après avoir passé du temps en plein air.