Décès

Augmentation des cas de méningites : comment s'en prémunir ?

Voici comment se prémunir des méningites et ainsi éviter de potentiels décès ou amputations. 

  • Par Mathilde Debry
  • fizkes / istock.
  • 21 Déc 2023
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    "Nous souhaitons attirer votre attention devant l’augmentation des nouveaux cas de méningites en France car il est question de sauver des vies." Dans un communiqué de presse, l’association de patients Audrey alerte sur la recrudescence de la méningite en France et rappelle, via l’intervention du Docteur Muhamed-Kheir Taha, comment se prémunir au maximum de cette maladie mortelle.

    "L’association souhaite une modification du calendrier vaccinal en avril 2024 pour protéger plus largement nos enfants en incluant les 5 méningites à méningocoque avec un remboursement immédiat. Cela permettrait de sauver de nombreuses vies et d’économiser des dépenses considérables liées aux conséquences des méningites", déclarent d’abord les militants.

    Méningites : "des stratégies préventives sont recommandées par la vaccination"

    "Les mesures préventives à prendre dans l'entourage du malade (antibiotique et vaccination dans certains cas) visent à éliminer la bactérie chez les personnes porteuses asymptomatiques, réduire le risque de cas secondaire et limiter la diffusion de la bactérie dans la population", explique ensuite le Dr Muhamed-Kheir Taha, responsable de structure à l'Institut Pasteur. 

    En plus, des stratégies préventives sont recommandées par la vaccination. En Europe, les vaccins disponibles sont contre le sérogroupe C ou contre les sérogroupes A, C, Y, W. Il existe également un vaccin protéique (non capsulaire) contre les souches du sérogroupe B.

    "En France, la vaccination contre le méningocoque (C, ndlr) est obligatoire pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018 avec une dose à 5 mois et une autre à 12 mois. De plus, la vaccination contre le méningocoque C est recommandée en rattrapage pour les sujets non vaccinés âgés de 2 à 24 ans (une dose de vaccin)", précise le Dr Muhamed-Kheir Taha. "La vaccination contre les autres sérogroupes est recommandée chez les suiets à risque et pour le contrôle des situations épidémiques", ajoute-t-il.

    "Une bonne couverture vaccinale chez les adolescents et les jeunes adultes est importante pour établir une immunité de groupe car le portage du méningocoque et sa transmission sont fréquents dans ces tranches d'âge", estime par ailleurs le médecin. "La vaccination contre le méningocoque B est recommandée en France depuis juin 2021 et remboursée depuis mai 2022", rappelle-t-il. 

    Méningites : quelles conséquences sur la santé ?

    La méningite est due au méningocoque, une bactérie rencontrée chez l'Homme. Elle réside dans la gorge sans provoquer de symptômes dans la majorité des cas (portage asymptomatique). Certaines souches hyper-invasives sont cependant capables de passer dans le sang pour se propager dans le corps et provoquer des infections graves comme la septicémie (infection dans le sang) ou les méningites (lorsque la bactérie traverse la barrière qui sépare et protège le système nerveux central).

    Le méningocoque est entouré d'une capsule dont la composition définit le sérogroupe de la souche. Ce sont les sérogroupes A, B, C, W, Y, et X qui sont responsables de la quasi-totalité de la maladie dans le monde, mais avec des proportions variables de ces sérogroupes (le sérogroupe B est majoritaire en Europe).

    "Le taux de mortalité des infections invasives à méningocoque reste élevé (10 %) malgré une bonne prise en charge. Ces infections peuvent laisser des séquelles graves chez les survivants comme les amputations", déplore l’association de patients Audrey.

    Le méningocoque est un germe fragile et ne peut pas survivre en dehors de l'être humain. "La transmission se fait à la suite d'un contact avec des gouttelettes respiratoires (générées par la toux ou les éternuements.) de personnes infectées (malades ou porteuses asymptomatiques). Elle est favorisée par un contact proche (à moins d'un mètre) en face-à-face et le risque de transmission augmente avec la durée du contact", conclut l’organisation à but non lucratif.

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