Maux de grossesse
Nausées : on sait pourquoi les femmes enceintes en ont
Des chercheurs ont réalisé une importante découverte concernant le fonctionnement de l'hormone à l'origine des nausées ainsi que des vomissements chez la femme enceinte.
Les nausées et les vomissements font partie des maux classiques de la grossesse. Dans la majorité des cas, ils disparaissent au fil des semaines et n’altèrent que modérément la qualité de vie de la femme enceinte. Dans moins de 4 % des cas, la future maman peut avoir des vomissements très importants, qui sont susceptibles de provoquer une sous-nutrition, une déshydratation ou une perte de poids pouvant conduire à une hospitalisation. On parle alors de l’hyperémèse gravidique.
Grossesse : une hormone à l’origine des nausées et des vomissements
Les causes à l’origine des vomissements et des nausées chez la femme enceinte étaient, jusqu’à récemment, encore inconnues. Une cohorte de chercheurs internationaux a toutefois travaillé sur la question, et a démontré pourquoi de nombreuses femmes souffrent de nausées et de vomissements pendant leur grossesse. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature.
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont examiné les données de futures mamans ayant participé à différentes études, afin de mesurer les taux d’hormones dans le sang des femmes enceintes.
D’après les résultats, le degré de nausées et de vomissements dont souffre une femme enceinte est corrélé à la quantité de GDF15, une hormone, produite par la partie fœtale. "Le bébé qui grandit dans l'utérus produit une hormone à des niveaux auxquels la mère n'est pas habituée. Plus elle est sensible à cette hormone, plus elle sera malade", a expliqué le Professeur Stephen O'Rahilly, co-auteur de la recherche, co-directeur de l'Institut des sciences métaboliques et directeur de l'unité des maladies métaboliques du Conseil de la recherche médicale de l'université de Cambridge (Royaume-Uni).
Hyperémèse gravidique : vers de nouvelles pistes thérapeutiques
Hors grossesse, le GDF15 est produit à de faibles niveaux par l’organisme. La sensibilité de la mère dépend de la quantité de GDF15 à laquelle elle a été exposée avant la grossesse. Les patientes présentant des niveaux normalement bas de GDF15 dans le sang ont donc un risque plus élevé de développer des nausées et des vomissements sévères pendant la grossesse.
Pour confirmer leur hypothèse, les auteurs de l’étude ont mené des tests sur des souris. Ils ont alors constaté que les rongeurs exposés à des niveaux élevés de GDF15 montraient des signes de perte d’appétit pouvant être liés à des nausées. Contrairement au groupe témoin, les animaux ayant été traités avec une forme de GDF15 à action prolongée n'ont pas été malades lorsqu’ils ont été exposés à des niveaux aigus de l’hormone.
Ces travaux pourraient ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques, afin de réduire les risques d’hyperémèse gravidique. Les scientifiques ont précisé que le fait de renforcer la tolérance d'une femme à l'hormone GDF1 avant la grossesse pourrait potentiellement prévenir l’apparition de nausées.